Algérie

Ce que font nos candidats à l'APN



La campagne électorale timidement entamée à Souk Ahras, il y a deux jours, est loin de provoquer l'euphorie chez une majorité incrédule de citoyens qui ne gardent des députés, en fin de mandat, que dérobades et promesses sans lendemain.
N'empêche que ceux qui briguent un siège à l'APN, anciens et nouveaux candidats confondus, ne lésinent aucunement sur les moyens pour convaincre ceux qui par un petit geste peuvent les propulser au rang de nec plus ultra. «Après cinq longues années d'hibernation et de course effrénée pour le lucre, revoilà nos députés», fustige une enseignante.
L'un des postulants était en pleine campagne au moment où d'autres rodaient autour des bidonvilles en quête de quelques comités de soutien. «Vous serez relogés sinon on ira régulariser votre situation de gré ou de force», promet aux habitants un autre candidat. Les dizaines de locaux loués pour servir «la cause» ne drainent pas foule et c'est surtout le frère cadet ou le cousin qui y fait l'éloge de tête de liste. Un parti a trouvé mieux: un minibus transportant des jeunes depuis une commune lointaine s'arrête et «déverse» le tout devant le bureau de campagne. Les jeunes induits préalablement en erreur par les animateurs d'une mauvaise propagande ségrégationniste, scandent en choeur: «x, goultou chaâraoui, x, yadjrah wi daoui» (vous dites que x est bédouin, x est capable de blesser et de panser lui même vos plaies).
Tous les moyens sont bons pour les prochaines joutes, et l'on ne manque pas d'ajouter les ingrédients nécessaires pour courtiser tout le monde, hommes, femmes, jeunes, vieux intellectuels, marginaux... Le porte-à-porte a déjà commencé, et les visites des administrations publiques, où l'on prétexte une demande d'information ou une visite de courtoisie, deviennent fréquentes. Le curriculum vitae est l'autre aspect fallacieux d'une campagne estampillée où «tous les coups sont permis».
Des titres universitaires et des intitulés de réussite professionnelle sont affichés sans vergogne devant le grand public. Ceux qui partent mal en campagne, il en existe aussi. Un candidat redevable aux services des impôts de plus de 800.000 DA, déclare à ses intimes: «Ces employés du fisc ils auront affaire à moi après les législatives». En campagne, même la peau de l'ours est vendue.




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