Algérie

Ce que Benbouzid n'a pas vu



La visite, ce mardi à Annaba, du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a été guidée,ce qui ne lui a pas permis de constater la mort clinique de ce secteur pourtant névralgique. Une manière délibérée des responsables locaux de ne montrer que la partie émergée de l'iceberg. Histoire de se faire féliciter par le ministre pour les réalisations devant être inaugurées au plus tard le 5 juillet prochain. Pourtant, une petite virée inopinée dans quelques établissements hospitaliers aurait donné au ministre une autre idée de la réalité du terrain. Ni le nouveau pôle de santé d'El Bouni, ni le centre de transfusion sanguine ou encore les nouvelles polycliniques de Sidi Achour et d'El Kalitoussa, entre autres parmi les nouveaux projets, ne peuvent être une référence positive du secteur. De nouvelles acquisitions en voie de rallier la voie de la dégradation au vu des imperfections visibles à l'oeil nu tant elles sont loin de répondre aux standards internationaux que le ministre ne cesse de ressasser. À cela, s'ajoutent les désagréments et les conditions auxquels sont confrontés les malades et les professionnels du domaine. Absence d'hygiène, dégradation des services et laisser-aller en amont et en aval... Le tout cohabitant dans une harmonie de déshumanisation démesurée. Et dire que l'Etat ne ménage aucun effort tant sur le plan matériel que humain. Certes, la responsabilité est partagée entre le citoyen et la communauté de la santé. Entre pratiques et état d'esprit, le secteur de la santé à Annaba subit l'effet boomerang. Les structures hospitalières sont qualifiées de mouroirs. Certes, les CHU de Annaba sont astreints à une forte pression en raison de flux de patients et transfèrts de malades de plusieurs wilayas de l'Est,telles El Tarf, Souk Ahras, Guelma et Skikda entre autres, mais loin de justifier la détérioration des lieux et de la prestation de service. À cet égard, le ministre a affirmé que son secteur oeuvrait à rapprocher les services sanitaires des citoyens et à réduire la pression sur les grands hôpitaux en focalisant sur le «médecin de référence» au niveau des cliniques dans les communes et les cités, lors de l'inauguration à El Kalitoussa (Berrahal) d'une polyclinique avant de s'enquérir de la qualité de service d'une autre polyclinique à Sidi Achour dans la commune d'Annaba et d'inspecter le nouveau pôle de santé d'El Bouni, hôpital de chirurgie cardiaque transformé en établissement d'urgences médico-chirurgicales, devant être inauguré le 5 juillet prochain, 13 ans après son lancement. «Le président de la République m'a chargé de la création de quatre UMC à l'échelle nationale», a fait savoir Abderrahmane Benbouzid. Sur sa lancée, le ministre a révélé la prise en charge du «dossier de l'oncologie médicale dans la perspective du lancement du deuxième plan national cancer 2020 /2025». En visite au Centre de lutte contre le cancer (Clcc), le ministre a annoncé la tenue à la fin du mois en cours, d'une journée d'étude à Alger en visioconférence, «consacrée au traitement du cancer», outre l'acquisition d'accélérateurs linéaires pour le traitement de cette pathologie. Des bunkers devant abriter ces accélérateurs seront construits à Rouiba et Béni Messous dans le cadre d'une convention signée avec Sonatrach, a expliqué le ministre.


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