Ce qui sera scruté en premier dans le déroulement des opérations de vote qui ont commencé ce matin tant par les confrères que les autorités et la classe politique, c'est bien entendu le comportement de l'électorat.
Il s'agira en effet de voir si compte tenu de leurs enjeux auxquels l'on dit les citoyens plus sensibles du fait qu'ils sont directement concernés par le fonctionnement de leurs institutions locales, ces élections vont attirer vers les bureaux de vote un plus grand nombre d'électeurs que ne l'ont fait celles des législatives de mai dernier. Ce dont semblent être convaincues les autorités et que le ministre de l'Intérieur a laissé entendre en ayant déclaré s'attendre à un taux de participation plus élevé que celui enregistré aux législatives. Du côté des formations en lice, l'optimisme est apparu nettement plus réservé car presque toutes craignant que le déroulement contesté des élections législatives ait décrédibilisé de façon irrévocable le processus électoral, ce qui n'est pas pour motiver les électeurs à accomplir leur devoir citoyen, fût-il celui d'élire leurs exécutifs locaux.
Le taux de la participation électorale sera éclairant de l'état d'esprit des citoyens. S'il se révèle du même seuil ou moindre que celui enregistré en mai, cela signifiera que locales ou autres, les élections n'intéressent plus ces citoyens et confirmera ainsi qu'ils se sont détournés irrémédiablement du jeu politique dont les élections sont une séquence. S'il se constate, leur désaveu englobera autant le pouvoir qui organise les scrutins que les acteurs politiques qui y prennent part. Cela étant, le scrutin d'aujourd'hui est censé arbitrer des duels partisans dont l'issue impactera la recomposition politico-partisane ébauchée par celui des élections législatives.
L'on verra par exemple si ce scrutin va confirmer le reflux électoral du courant islamiste qui s'est constaté aux législatives de mai dernier, s'il confirmera également et à la fois la prépondérance électorale du FLN et du RND sur leurs concurrents, et celle du premier sur le second. L'autre duel à suivre est celui qui opposera en Kabylie et au centre du pays ces autres " frères ennemis " que sont le FFS et le RCD. Avec concernant le FFS de voir si sa ligne politique telle qu'elle s'est infléchie depuis l'arrivée à la tête de son secrétariat national d'Ali Laskri lui vaut effectivement l'élargissement de la sympathie citoyenne, ou si au contraire il en subit un contrecoup négatif. C'est l'occasion aussi de constater qui de la kyrielle de partis fraîchement arrivés sur la scène politique ont su et pu convaincre qu'ils sont porteurs d'offres politiques et électorales crédibles.
Une certitude en tout cas s'impose quels qu'en seront les résultats qui sortiront des urnes ce soir. Celle que nos élus locaux devront assumer leurs charges lestés du handicap de travailler sous des tutelles administratives auxquelles les codes communal et de wilaya ont dévolu les véritables pouvoirs de décision et des droits régaliens d'ingérence dans la gestion locale.
Une situation qui évidemment n'est pas ignorée par les électeurs dont les voix ont été courtisées par les candidats au statut d'élu local ainsi déprécié. Et l'on comprend qu'ils ne soient pas " chauds " à répondre à leurs sollicitations sachant qu'au final la gestion locale ne se décide pas dans les mairies, mais dans les bureaux administratifs où leurs voix électorales ne sont d'aucun poids et d'aucune influence.
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Posté Le : 29/11/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com