Ce qu'attendent les Béjaouis de la visite

Jamais une visite d'un Premier ministre, n'a été aussi attendue et surtout commentée par toutes les franges de la société.
«M.le Premier ministre, vous avez le devoir d'agir pour que la région ne soit pas le parent pauvre de ce développement imprimé au pays par le programme du Président. Faites que Béjaïa redevienne la bougie qui reprendra sa mission d'éclairer au lieu de sombrer dans les ténèbres», tel est en résumé le message que veut transmettre la société civile au Premier ministre à travers une lettre des citoyens de Béjaïa. Jamais dans l'histoire de l'ex-capitale des Hammadites, une visite d'un Premier ministre, la première sous le règne du Président Bouteflika, n'a été aussi attendue et surtout commentée par toutes les franges de la société. C'est dire que M.Sellal aura fort à répondre aux nombreuses attentes de la wilaya de Béjaïa qui accuse un retard considérable. Industrie, agriculture, habitat, infrastructures de base, infrastructures culturelles, d'enseignement et de formation, environnement et tourisme, plusieurs domaines pour le Premier ministre qui est attendu par la société civile en particulier. En évitant de polémiquer sur les raisons et les arguments valables pour justifier ces retards, la société civile se tourne désormais vers l'avenir pour rattraper le retard. Lequel retard demande un véritable plan spécial ou plutôt Marshall. Sur le plan du développement local concernant la question qui taraude les esprits béjaouis, les avis sont partagés. Pour M.Djamel Djemai de l'ordre des architectes de la wilaya de Béjaïa et aussi membre du Conseil national, le devenir urbain se réfléchit «il ne faut pas se limiter à la donne du développement local, on doit parler aujourd'hui du bon développement local... car comme vous le savez, les cellules cancérigènes se développent plus rapidement que les saines. C'est dire qu'une bonne dépense pour un bon développement est plus que nécessaire... car le devenir urbain est une réflexion, avant tout ce n'est pas une question d'argent uniquement» nous déclare t-il en substance avant d'ajouter: «On doit mettre un terme à ses opérations quantitatives et commerciales. Pour un habitat spécifique et typiquement algérien et moderne. Pour ce faire, il ne faut surtout pas confondre étude et réalisation. Car sur le plan technique tout est résolvable une fois l'opération d'urbanisme sérieusement réfléchie.» Sur la question liée à l'environnement, Béjaïa, la perle de l'Afrique du Nord, devient un dépotoir, une décharge d'ordures à ciel ouvert. Un domaine qui s'avère un véritable casse -tête chinois pour les autorités locales. Pour le président de l'Association des Aiguades, M. Djellouli, les attentes sans nombreuses «Lutter contre toute forme de pollution par la protection de l'environnement. Les centres d'enfouissement sont désormais la seule solution pour déraciner ce problème», nous déclare-t-il avant de toucher à d'autres secteurs: «On doit aussi penser à encourager le tourisme solidaire et l'écotourisme qui fait la fierté de Béjaïa. Le développement adéquat des infrastructures sportives avec l'inscription d'un grand stade à la hauteur des deux clubs phares de la wilaya, une autre grande salle omnisports et la rénovation en bonne et du forme de l'actuelle piscine olympique, tout en pensant à l'inscription d'une autre piscine». Idem pour Djamel Bouchara qui souhaite plein succès pour le Premier ministre dans sa première visite en qualité du Premier ministre: «Tout d'abord nous lui souhaitons la bienvenue dans sa wilaya. Nous demandons, par ailleurs, à M.Sellal, d'allumer une bougie au sens propre et figuré pour la ville de Yemma Gouraya. Une bougie synonyme de la renaissance de cette ville millénaire qui a été délaissée sur le plan développement. Nous réclamons un véritable plan spécial pour notre wilaya qui souffre seule.»