Ce programme n'est pas celui de la campagne

Il se pose un problème de paternité du programme qu'est en train d'appliquer le gouvernement. On a beau chercher la part de l'ancien programme présidentiel dans le nouveau programme, la recherche s'avère vaine.On ne nous dit plus la même chose. Deux programmes différents. Contradictoires. Celui de la campagne et celui qui va être appliqué. Deux programmes contradictoires portés par les mêmes hommes. En si peu de temps. Nous savons tous où nous allons. Tout droit vers le FMI. Encore une année peut-être une année de plus, et nous serons devant sa porte. Où en sommes-nous et où en seronsnous demain quand nous nous présenterons devant le FMI pour renouer avec les prêts conditionnels et les programmes d'ajustement structurel ' A supposer que le Président ait pu bénéficier d'une légitimité indiscutable, les populations avaient voté pour des promesses à réaliser avec un argent disponible à souhait, or, on nous dit maintenant que l'argent disponible va bientôt relever du passé et que les promesses ne seront pas tenues. Certainement que ce n'est pas le programme que va appliquer le gouvernement qui a été choisi par le peuple. Le programme actuel n'a pas bénéficié de la légitimité populaire. Ceux qui avaient fait la campagne électorale par procuration l'avaient faite pour un autre programme et pas celui qui va être appliqué. Ce sont ceux-là mêmes qui vont l'appliquer. Comment appeler le fait d'appliquer un programme en substitution de celui sur lequel a été «élu» le Président ' Normalement, il faudrait que ceux qui avaient fait campagne pour le Président se représentent devant l'électorat pour faire campagne avec le programme qu'ils ont commencé à appliquer. Une personnalité disait que sans le pétrole, «l'Algérie sera le Biafra». C'était quand elle disait que «l'échec était collectif». La même personnalité prédit la mort pour notre économie si les importations ne sont pas réduites. Depuis les premières années de l'indépendance, on parlait au sommet de diversification de l'économie et de sortie de la dépendance du pétrole. Aujourd'hui, en 2015, on redit la même chose. De la même façon. Ce sont les mêmes qui étaient aux commandes et ce sont encore les mêmes qui y sont et qui répètent la même chose, les mêmes constats, les mêmes problèmes.