Algérie

Ce ne sont pas les commanditaires qui font défaut



Ce ne sont pas les commanditaires qui font défaut
La Syrie est visée, que ce soit par des États dont les intérêts sont en contradiction avec ceux de Damas concernant les dossiers libanais, palestinien et irakien, ou par des services de renseignements et d'autres groupes qui ont intérêt à porter atteinte à la sécurité de ce pays.L’attentat le plus meurtrier depuis les années 1980, à l'époque où des attentats sanglants étaient commis par les Frères musulmans, a frappé la Syrie, tôt la matinée d’hier. Une voiture bourrée de plus de 200 kilogrammes d’explosif a visé une permanence des forces de l’ordre, sur la route de l’aéroport international de Damas, au sud de la capitale. Mais pour l’agence syrienne SANA, la voiture a explosé sur une route qui mène également à la tombe de Sayyeda Zeïnab, un lieu de culte chiite très fréquenté par les pèlerins, très souvent iraniens, irakiens et libanais. Sayyeda Zeïnab était la petite-fille du Prophète Mohammed (QSSSL). Sa tombe est l'un des hauts lieux de pèlerinage chiite. Des flots de pèlerins chiites en provenance d'Iran, d'Irak, du Golfe et du Liban visitent quotidiennement le tombeau de Zeïnab. Celle-ci est la fille de l'imam Ali, gendre du Prophète, et la sœur de Hassan et Husseïn, tous deux assassinés. Le bilan de l’explosion est de 17 morts et de 14 blessés, mais ce bilan pourrait s’alourdir, certains blessés sont gravement atteints. Les autorités syriennes affirment que toutes les victimes sont des civils. Damas s’attendait-il à ce genre d’attentats ? Le 22 septembre, les autorités libanaises avaient annoncé que la Syrie avait dépêché des renforts militaires sur leur frontière commune au nord du Liban pour des raisons, selon Damas, de sécurité interne. Près de 10 000 soldats des forces spéciales syriennes ont été déployés dans la région d'Abboudiya sur la frontière avec la Syrie au nord du Liban, avait déclaré un porte-parole militaire libanais. Damas a affirmé qu'il s'agissait de mesures de sécurité internes qui ne dépassent pas le territoire syrien et qui ne sont nullement dirigées contre le Liban. C’est que ces derniers mois, la Syrie a connu des assassinats et des incidents de sécurité. Les observateurs s’interrogent sur l’identité des commanditaires de cet attentat, en attendant les résultats de l’enquête qui, pour eux, ne seront jamais communiqués, Damas ayant promis de rendre publiques les conclusions de l’enquête sur l’assassinat du responsable du Hezbollah Imad Maghnieh, tué en février dernier, mais sept mois après les faits, aucune information n’a encore filtré sur cet assassinat. De même, l’exécution du conseiller du président Bachar Al-Assad, le général Mohammed Sleimane, tué à Tartous début août, reste un mystère, de même que la liquidation de deux responsables du Hamas, proches de Khaled Mechaâl, morts dans des conditions suspectes. Selon des commentateurs de la scène moyen-orientale, la Syrie serait le théâtre “d’une guerre secrète” qui voit s’affronter des clans syriens, plusieurs pays et de nombreux services secrets étrangers qui utilisent avec le régime syrien les mêmes moyens qu’il a lui-même manipulé : le terrorisme. Ces commentateurs citent l’Irak, Israël, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les États-Unis, la Jordanie et le Liban. Sans oublier les manipulations dont font l’objet les mouvements terroristes islamistes liés ou pas à El-Qaïda. À ce lot s’ajouterait même l’Iran qui n’aurait pas apprécié l’ouverture de Bachar sur l’Occident, via Paris, et ses négociations avec Israël sous le parrainage de la Turquie. Le Hezbollah peut aussi avoir un compte à régler avec Damas, soupçonné d’avoir sacrifié Imad Maghnieh sur l’autel de son rapprochement avec l’Occident. Il convient aussi de préciser que l’attentat survient à quelques semaines du lancement du Tribunal international pour juger les commanditaires de l’assassinat de Rafic Hariri. Plusieurs responsables syriens impliqués dans cet assassinat, directement ou indirectement, ont été liquidés, dont l’ancien ministre de l’Intérieur Ghazi Kanaân et son frère, Imad Maghnieh et Mohammed Sleimane. Selon des sources sécuritaires, l’attentat de samedi pourrait avoir visé d’autres responsables dans l’objectif d’effacer définitivement leurs témoignages et de sauver le régime. L’identité des victimes permettrait de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse si elle est rendue publique. L’autre hypothèse qui retient l’attention des spécialistes est liée à l’appel lancé vendredi par le Hamas palestinien depuis Gaza, invitant les Palestiniens à multiplier les attentats à Jérusalem. Alors l’attentat serait la réponse israélienne aux soutiens du Hamas, les Syriens. Une autre hypothèse ne devrait pas être écartée : la prise d’otages en Égypte. Le Caire, qui soupçonne la Syrie de manipuler le terrorisme dans l’ensemble de la région, peut avoir riposté à l’enlèvement des touristes sur son territoire par un commando venu de “nulle part”. En bref, la liste des commanditaires est longue et loin d’être close. Il reste qu’en tout état de cause, aujourd’hui, pour de nombreux commentateurs, la Syrie recueille aujourd’hui son exploitation du terrorisme. Retour de bâton ! 


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