Algérie

Ce n'était pas un séisme'



Les habitants de la région de Tizi Ouzou ont cru, hier à l'aube, à une secousse tellurique. Ils apprendront, au réveil, qu'il s'agissait d'un attentat terroriste à la voiture piégée ayant visé une brigade de gendarmerie à Beni Douala. La déflagration a endommagé plusieurs édifices sur les lieux, emportant la vie d'un citoyen et blessant de nombreux gendarmes, mais le souffle a traversé plusieurs communes pour faire sortir de leur torpeur des villageois qui ne pouvaient pas distinguer, au milieu de la nuit, s'il s'agissait d'un acte de guerre ou d'un simple mouvement du sol.Hier, les citoyens de la région ont encore une fois perçu le sens du mot terrorisme. L'impact est ponctuel mais l'onde de choc secoue des pans entiers de la population, sur laquelle s'abat un climat de terreur soutenu. Les vrais bilans des attentats terroristes incluent les morts, les blessés, mais aussi des centaines de milliers de personnes terrorisées. L'accalmie est peut-être ressentie dans certaines parties du pays, mais en Kabylie, la population locale a du mal à la percevoir et à vivre cette position de « quartier général » de la subversion islamiste imposée à la région par la branche maghrébine d'Al Qaîda. La chape terroriste se fait de plus en plus pesante, plongeant dans le désarroi l'ensemble de la population. Plombée dans tous les sens du terme, la région va droit vers l'asphyxie économique. Acculés par les gangs de kidnappeurs qui ne cachent pas leurs motivations islamistes en dépit des thèses contradictoires, les entrepreneurs se résignent à tourner le dos à leurs localités, où ils avaient lancé leurs entreprises dans l'espoir de participer au développement local.A l'avant-garde des luttes démocratiques, la Kabylie peine aujourd'hui à se défaire de l'emprise terroriste. Pourtant, il y a une quinzaine d'années, c'est dans cette région que les premiers actes de résistance au diktat terroriste ont été enregistrés. Aujourd'hui encore, la résistance citoyenne se manifeste dans de nombreuses localités à l'occasion, notamment, des enlèvements qui frappent les commerçants et les opérateurs économiques. Les ressorts de la mobilisation ne sont pas cassés, mais ils ont leurs limites. La libération des otages, au lendemain des manifestations de la population, ne veut pas dire que l'extorsion de fonds n'a pas eu lieu. Le maquis islamiste continue à se donner les moyens de préparer et de commettre ses actions criminelles. Si les autorités en charge de la sécurité n'ont pas encore mis en place un dispositif de lutte efficace, on ne peut pas dire que les terroristes n'ont pas affiné leur stratégie'


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)