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Ce n'est pas pour demain !



Ce n'est pas pour demain !
L'introduction du e-learning (enseignement à distance) en Algérie bute sur trois obstacles. La méconnaissance, l'absence de contenu et le manque de synergie entre chercheurs, praticiens et décideurs. C'est ce qui ressort du premier forum mensuel de Mobilis, tenu hier, consacré au e-learning et au serious-game (jeux sérieux). Méconnaissance, car très peu en Algérie connaissent l'importance de ces deux outils d'apprentissage virtuel. Des outils qui permettent l'apprentissage à partir de n'importe quel endroit et n'importe quand. Les parents voient d'un mauvais ?il les serious-game, pensant que cela fait perdre du temps à leurs enfants alors que c'est un moyen d'apprendre tout en se divertissant. En Occident, cet outil est utilisé dans les écoles et même dans certaines entreprises pour former les personnels dans certaines activités, et par des jeunes commerçants pour entamer leurs carrières. Il est également méconnu des enseignants et des professeurs. « Nos universités sont toutes outillées ainsi que les étudiants pour se tourner vers le e-learning. Malheureusement, nos enseignants se montrent réticents, s'accrochent toujours aux méthodes d'enseignement classiques », a indiqué Mohamed Derkaoui, chef du centre des réseaux et systèmes d'information de télé-enseignement à l'Université de Saïda. Pourtant, il existe le système national ou le v-learning (apprentissage en vidéo en ligne) dans les universités et centres de recherche algériens, selon Ferhat Khennak, directeur du Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) et expert dans le e-learning. Selon lui, ce procédé n'est pas utilisé en l'absence d'une ressource humaine qualifiée. « Nos ressources ne sont pas formées pour l'utilisation de ce système qui n'est implanté qu'en Algérie et en Australie. Pourtant, il permet aux étudiants de suivre leur formation sans se déplacer, à leur rythme et dans l'interactivité. Pour moi, c'est un échec. Car malheureusement, l'Algérie importe aussi les erreurs des autres », estime-t-il. Pour lui, afin que le e-learning soit introduit dans notre pays, il faudra d'abord mettre en place les infrastructures adéquates, que des citoyens puissent avoir les moyens pour avoir accès à ces infrastructures et, surtout, créer des contenus. Or, les contenus posent toujours problème et on continue à les importer. « Il faudra concevoir des contenus qui soient adaptés au public. Et pour y aboutir, il faudra d'abord étudier ce public, cibler les destinataires de ces contenus », souligne Derkaoui, en signalant que le e-learning génère des milliards de dollars sur le marché mondial. Ce qui signifie que son introduction en Algérie générera tout un marché et des postes d'emploi. C'est ce que Abdelhamid Harizi, créateur et gérant du site internet quizzito.com, tente de faire en lançant une première expérience dans le serious-game en Algérie. Pour cela, il a ciblé les élèves du primaire. Son but est de les inciter à la lecture. Avec cinq de ses amis, il a acheté 1.000 livres pour 1.000 quiz. « Le jeu se construit sur le livre. Lire, jouer, puis gagner. Pour jouer, les enfants doivent lire. C'est ainsi donc que nous avons créé ce jeu que nous comptons commercialiser via une start-up qui sera opérationnelle dès cette année », explique-t-il. Il a fallu trois années à cette équipe pour monter ce produit et l'expérimenter dans ses écoles privées. L'équipe est décidée à compter parmi ses clients les écoles publiques également. « Nous essayons de présenter ce serious-game d'une façon très simple afin d'intéresser et les écoles et le ministère de l'Education. Nous sommes disposés à fournir des ouvrages aux écoles dans des petits boxes sur lesquels sont fixées des tablettes pour leur faciliter la tâche. Nous sous sommes rapprochés des bibliothèques pour les introduire dans notre site. Ainsi, on incite l'enfant à aller vers la bibliothèque pour chercher le livre qu'il faut pour pouvoir jouer », dit-il assurant que les enfants se sont montrés réceptifs envers ce jeu. Le PDG de Mobilis, Saâd Damma, estime, pour sa part, que la presse a un rôle à jouer dans le développement des TIC et la divulgation de ces méthodes d'apprentissage. « C'est le but des forums de Mobilis. Il s'agit d'informer et de suivre la transformation technologique dans la société algérienne », précise-t-il.




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