Algérie

Ce n'est pas la joie du côté des exposants



Les participants regrettent amèrement la concurrence déloyale des importateurs de produits étrangers contrefaits, qui menacent sérieusement les articles locaux authentiques.Organisée du 22 décembre au 5 janvier 2019 par la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de Biskra, en collaboration avec la direction de la culture et le soutien de la wilaya et la direction du tourisme et de l'artisanat traditionnel, la 8e édition du Salon national des produits dérivés du palmier dattier, de l'artisanat et des articles de souvenirs, s'est ouverte à la Maison de l'artisanat située sur la route de Tolga, avec la participation d'une quarantaine d'exposants venus de 25 wilayas du pays.
Riche d'une gamme de produits artisanaux, dont des mets et des objets issus de la ph?niciculture, de meubles en osier, d'objets de décoration et de bijoux, de cosmétiques, de bibelots et d'ustensiles en cuivre et en bois, de poteries, de tenues traditionnelles en cuir et en laine de camelin et de tapis tissés à la main, ainsi que de pâtisseries et de confitures de différents fruits, cette manifestation a pour objectif de «valoriser le patrimoine traditionnel et le savoir-faire algérien en matière de production artisanale, de renforcer l'attrait touristique de la Reine des Ziban et de favoriser les échanges entre les artisans des diverses wilayas du pays,», selon Youcef Si El Abdi, directeur de la CAM de Biskra.
Elle connaît cette année «une affluence mitigée», se plaignent de nombreux exposants.
«Les quelques visiteurs de ce Salon viennent faire un tour pour se promener et visiter les stands, mais n'achètent rien au final. C'est la seconde fois que je participe à ce salon des produits artisanaux de Biskra et il me semble que les clients sont moins enclins aux achats qu'auparavant.
Ils n'ont pas conscience des efforts des artisans et de leurs difficultés pour maintenir leurs activités en vie», a confié Lylia Sabrina Guendouz, gérante d'une boutique à Constantine et qui fabrique des bagues, colliers, ceintures et boucles d'oreilles traditionnels en alliage d'or et d'argent d'une grande qualité.
Arrivé de Mila, Djamel Merabet, maroquinier produisant des objets et des vêtements en cuir et proposant des vestes, des portes-monnaies, des sacs et des besaces de fabrication artisanale est remonté contre les commerçants préférant commercialiser les produits étrangers que ceux produits en Algérie. «Je préfère travailler avec les particuliers qu'avec les revendeurs méprisant les artisans et les grugeant à chaque fois», a-t-il confié.
Ammi Tahar, natif de Sidi Khalil, village situé à 20 km au nord-est de Biskra, est un artisan spécialisé dans la production d'objets tressés en osier et il est visiblement dans le désarroi et le pessimisme à l'entendre parler.
«Je détiens un savoir-faire hérité de mes ancêtres, mais celui-ci mourra avec moi, car mes enfants et les jeunes ne veulent pas l'apprendre et le maîtriser faute de débouchés et de retombées financières. Les produits importés sonnent notre glas», dénonce-t-il, sur un ton empreint de résignation.
En marge de cette manifestation, des séances de dégustation de mets artisanaux préparés à base de dattes et de confitures, des danses et des animations folkloriques ainsi que des rencontres entre professionnels de l'artisanat sont prévues, est-il indiqué.


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