La célébration de la Journée mondiale de l'environnement, le5 juin, a été l'occasion de constater le long chemin qui reste à parcourir pour réaliser quelques acquis en matière de protection des écosystèmes locaux. Un travail effectué, notamment par les services de la direction locale de l'environnement mais qui ne suffit pas à redresser l'équilibre.
En effet, la direction qui fait un bon travail de terrain, surtout en matière de sensibilisation, n'a ni les prérogatives ni les moyens d'ailleurs pour lutter contre certains phénomènes qui prennent des allures de véritables fléaux.
L'éradication des décharges sauvages et anarchiques, au nombre de 282 dans la wilaya, la recherche de la solution pour résorber la surcharge et la saturation sur le Centre d'enfouissement technique d'Oued Fali qui attend toujours l'incinérateur promis par le gouvernement, il y a des années, ne peuvent pas être du ressort de cette direction.
En fait, en matière d'environnement, tout le monde s'accorde à dire que le travail ne peut être que collectif impliquant tous les secteurs. Au niveau des communes, la situation n'est d'ailleurs pas reluisante en matière de gestion des déchets. Dans certains villages et certains quartiers, l'entassement des déchets représente un risque permanent pour la santé publique à cause de l'insuffisance des moyens de ramassage au niveau des services de la voirie. Certaines communes doivent toujours se débrouiller avec leurs rejets faute de CET. Ainsi, ce manque se répercute sur les familles qui doivent chaque jour se débarrasser de leurs rejets quotidiens quitte à faire une entorse au cadre urbain. Cette contrainte fait que l'on retrouve des sachets pleins de rejets dans chaque recoin et sur les bordures des routes. Quand on les interpelle sur ce phénomène, les gens répondent d'ailleurs qu'ils ne savent pas quoi en faire.
Parallèlement au cadre urbain qui n'est guère un bon exemple pour la protection de l'environnement, on peut aussi citer un autre phénomène aussi catastrophique pour les écosystèmes. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, le relief escarpé a fait que l'orientation des rejets ménagers se fait systématiquement via des réseaux d'assainissement qui se terminent hélas dans les rivières. Une véritable calamité pour les écosystèmes et surtout l'eau. Aujourd'hui, les rivières dégagent des odeurs nauséabondes avec l'impact engendré sur la qualité de l'eau. D'ailleurs, il ne va pas sans rappeler que le barrage de Taksebt accueille les assainissements de plus d'une trentaine de villages.
Les spécialistes recommandent d'ailleurs de changer en toute urgence cette méthode bien sûr facile mais nocive, par une autre démarche qui consiste en la réalisation de bassins de décantation.
La solution permettra même de récupérer ces rejets pour les utiliser dans l'industrie, notamment dans la production des engrais.
Enfin, il convient de noter que ces solutions ne peuvent être efficaces que si elles sont inscrites dans le cadre de la stratégie nationale de protection de l'environnement.
La lutte contre la prolifération du plastique, du verre et du papier dans la nature ne peut passer que par la multiplication des entreprises spécialisées dans le recyclage et la récupération. Des entreprises qui se comptent actuellement sur les doigts d'une seule main dans la wilaya de Tizi Ouzou alors que des projets sont toujours dans l'attente d'autorisations. Pourtant, ce genre d'entreprise est l'unique solution pour faire face aux rejets de l'industrie de la consommation qui utilise toutes les matières pour l'emballage. Des emballages qui servent plus leur promotion que le bien-être du citoyen. En tout état de cause, il est dérisoire, de l'avis de tous les spécialistes, de croire que la protection de l'environnement puisse se faire sans une stratégie nationale globale.
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Posté Le : 09/06/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com