Algérie

"Ce n'est pas fini!"




Bien que la Constitution soit adoptée, certaines grosses pointures du FLN rebondissent pour plaider en faveur d'un assouplissement de l'article 51.Tous les députés du FLN ont voté, sans réserve, pour la nouvelle Constitution lors de la réunion en Congrès des deux chambres du Parlement dimanche dernier à Alger. Mais à peine celle-ci adoptée qu'une grosse pointure de l'ex-parti unique, Sadek Bouguettaya en l'occurrence, revient sur les trace d'Amar Saâdani pour laisser entendre que «l'affaire de l'article 51», n'est pas vraiment close.«Le FLN saura être à la hauteur des attentes de la communauté algérienne établie à l'étranger», a-t-il déclaré à France 24 lundi 8 février en assurant que son parti pèsera de tout son poids lors des discussions qui auront lieu à l'APN dans les prochains jours dans le cadre de l'élaboration de la loi devant expliciter les fonctions auxquelles ne sont pas éligibles les binationaux.Hocine Khaldoun, chargé de communication du FLN, n'infirme pas cette position. Bien au contraire. En effet, selon lui, «le FLN fera tout son possible pour que la liste des fonctions non accessibles aux binationaux soit la plus restreinte possible».«La Constitution étant adoptée, il évident que l'article 51 est désormais incontestable. Au départ, nous avons émis quelques réserves, mais le président de la République a ajouté un paragraphe à l'article. Nous avions salué cette prise en compte de notre position. Mais maintenant, l'enjeu, c'est la définition de la liste et nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'elle soit la plus restreinte possible», nous a-t-il déclaré.Par ailleurs, pour justifier cette obstination du FLN d'abord, à amender cet article ou carrément à le supprimer, ensuite, depuis l'adoption de la nouvelle Constitution notamment, à faire en sorte que la loi définissant les postes inaccessibles aux détenteurs de la nationalité soit la plus courte possible, Hocine Khaldoun ne cache pas sa colère.«L'accès aux hautes fonctions de l'Etat ne relève pas du registre des droits et des devoirs. Il s'agit d'un privilège que seul l'Etat est en mesure de conférer. L'Etat ne peut pas organiser un concours pour recruter des ministres ou des fonctionnaires dans des postes sensibles.»Pour les responsables du vieux parti, ceci obéit à des considérations que seul l'Etat, au nom de ses intérêts supérieurs, peut définir, c'est pourquoi nous avons dit que l'article 51 n'a pas sa place dans la Constitution. «Néanmoins, nos intérêts en tant que parti politique ne peuvent pas s'opposer aux intérêts de l'Etat algérien», nous a-t-il confié.En outre, tout en soulignant que le FLN oeuvrera toujours à travailler dans l'intérêt de tous les Algériens, sans nulle distinction et dans le respect des intérêts supérieurs de l'Etat algérien, s'engage à défendre les intérêts de la communauté algérienne établie à l'étranger dans le cadre de l'élaboration de la loi inhérente à l'article 51.«Je ne vais pas vous dire ce que nous allons faire comme propositions. D'ailleurs, ce n'est pas de cette manière que nous fonctionnons. Donc, dès que le projet de loi nous sera soumis, nous l'examinerons et déciderons en fonction de son contenu. Ce qui est sûr d'ores et déjà, c'est que nous allons privilégier l'intérêt du pays», a précisé Hocine Khaldoun en réponse à une question sur les propositions éventuelles du FLN, quant à cette loi.Sadek Bouguettaya et Hocine Khaldoun parlent-ils au nom de tout le FLN' A cette question, ils répondent tous les deux par l'affirmative. Pourtant, il est à rappeler que les chefs des deux groupes parlementaires du FLN, Sénat et APN, ont abondamment chanté les «grandes avancées démocratiques» que contient la nouvelle Constitution dans leurs interventions respectives lors de son adoption et ce, sans nullement évoquer l'article 51 ni un quelconque autre article.De plus, durant près d'un mois, le FLN a bien mené une campagne contre l'article 51, y compris contre le secrétaire général par intérim du RND et néanmoins directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. En effet, depuis le dévoilement par ce dernier du contenu du projet de la révision constitutionnelle, Amar Saâdani n'a raté aucune occasion d'exprimer son opposition à l'article 51.«L'Algérie a vécu une période difficile qui a provoqué le départ massif de ses cadres et de ses compétences à l'étranger. Nous avons des cadres binationaux compétents dans plusieurs domaines qui souhaitent participer au développement du pays.Cet article les empêche de le faire. Nous demandons son amendement», a-t-il dit entre autres avant de revoir son discours après la reformulation dudit article en prêchant que «le FLN qui a demandé l'amendement de cet article au Conseil des ministres, souhaite voir la loi déterminant la liste des hautes fonctions de l'Etat concernées par la nationalité exclusive, atténuer l'atteinte aux droits de cette frange de citoyens».




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