Algérie

«Ce n'est pas avec une photo sur Twitter qu'on va changer de Président !»



Amar Saadani était très attendu hier après-midi à l'hôtel Moncada de Ben Aknoun, où une petite cérémonie était organisée par le FLN à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.Dans un contexte marqué par une très nette dégradation de la santé du chef de l'Etat et par la (curieuse) tournée de Chakib Khelil à travers un chapelet de zaouïas, et qui prend décidément les proportions d'une campagne électorale avant l'heure, il faut dire que la moindre sortie publique du très informé Amar Saadani est scrutée, soupesée, passée au crible. A telle enseigne que la salle de conférences de l'hôtel Moncada était pleine à craquer.Finalement, le patron du FLN s'est contenté d'adresser ses v?ux à la profession en distillant au passage quelques messages codés. «La célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse coïncide cette année avec de nouveaux acquis consacrés par la nouvelle Constitution», s'est félicité le secrétaire général du FLN en citant, à l'appui, la dépénalisation du délit de presse. «Nous sommes fiers de notre presse, qu'elle soit publique ou privée», a-t-il clamé dans la foulée.Sans piper mot sur l'affaire El Khabar, Saadani a réitéré son plaidoyer pour un «Etat civil, moderne et dans lequel la presse est libre et affranchie de toutes les tutelles, hormis celles de la loi et de la conscience». Dénonçant le «terrorisme médiatique», qui, dit-il, «est devenu une menace pour la sécurité et la souveraineté des peuples», il épingle les «médias à la solde de lobbies sionistes qui donnent la parole aux séparatistes et à ceux qui sèment la fitna» (allusion à Ferhat Mehenni).L'ancien président de l'APN a également décoché quelques flèches à l'adresse du journal Le Monde (sans le nommer), suite à la publication d'une photo de Bouteflika dans son iconographie d'illustration du scandale Panama Papers. A l'issue de son allocution, Amar Saadani s'est prêté brièvement à un jeu de questions-réponses. Invité à réagir au fameux tweet de Manuel Valls, il déclare : «Nous devons rappeler que le président de la République a été élu par le peuple, à l'intérieur des frontières, pas à l'extérieur des frontières, et ce n'est pas avec une photo sur Twitter qu'on va changer de Président !»Puis, sur une pointe d'ironie : «A ceux qui travaillent pour 2019, et qui ont sorti costumes et cravates, je leur dis : remettez votre survêtement et patientez jusqu'en 2019. Le Président est là, il a été élu par le peuple, il a avec lui les hommes de bonne volonté de ce pays, il a le soutien du peuple algérien et le soutien du FLN jusqu'en 2019.» Et de renchérir : «Cette photo sur Twitter (?) ne changera rien en Algérie. Ce monsieur est venu pour des contrats, il ne les a pas obtenus, il est parti fâché, il a sorti cette photo sur Twitter et on ferme la parenthèse.» Même s'il n'y a pas photo entre le Boutef de 1999 et celui de 2016, Saadani défend mordicus le bilan de santé du patient de Zéralda : «L'Algérie va bien et le Président va bien.Et rien ne va changer en Algérie, sauf si le peuple le désire. Il y a des gens qui aiment trop le pouvoir. Ils rêvent de revenir au pouvoir. Mais ils ne reviendront pas au pouvoir, sauf à s'appuyer sur la volonté du peuple, et l'urne, c'est en 2019.» Concernant le sieur Chakib Khelil, le très rusé Saadani commente, laconique : «Chakib Khelil est un cadre algérien, comme tous les cadres. Sa tournée à travers les zaouïas ' Les zaouïas sont des lieux purs. Si seulement nous pouvions tous aller (en pèlerinage) aux zaouïas...»




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