Algérie

"Ce n'est pas assez"



Les mesures d'accompagnement décidées par les pouvoirs publics au profit des entreprises impactées par la crise sanitaire ne trouvent pas leur traduction sur le terrain, du moins jusqu'à juin dernier. C'est ce qu'a indiqué, hier, le président la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed Sami Agli, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'association patronale à Alger."L'accompagnement n'a pas été suivi à 100%", soutient le président de la CAPC, relevant que dans une wilaya, une institution, sans citer laquelle, applique les mesures. Dans une autre wilaya, la même institution affirme n'avoir rien reçu.
"C'était au mois de juin. Depuis, il y a eu un accompagnement. Est-ce assez ' Ma réponse est non", a-t-il souligné. M. Agli, qui a précisé que la CAPC a salué les mesures prises par le gouvernement à la demande du patronat, a mis en exergue l'importance de la "détresse" des entreprises.
"Tous les secteurs, notamment le BTPH et les services, sont impactés par la crise sanitaire. Des chantiers étaient totalement à l'arrêt. Des villes entières étaient confinées. Les TPE et les Pme sont les entreprises les plus impactées", a-t-il constaté, refusant de quantifier les pertes enregistrées.
"Aucune institution ne peut avancer le chiffre exact des pertes", estime le président de la CAPC, saluant, par ailleurs, l'annonce, par le président de la République, de la création d'un fonds de compensation. Interrogé sur la dernière décision du Conseil des ministres concernant les importations, M. Agli affirme qu'il est prématuré de s'exprimer sur la question.
"Nous allons voir la traduction de la mesure sur le plan opérationnel", a-t-il nuancé. Néanmoins, le président de la CAPC plaide pour que la mesure ne soit pas "un obstacle" aux acteurs économiques.
Le dernier Conseil des ministres a décidé de "soumettre, à l'avenir, tout engagement financier dans l'importation et toute transaction en devises, à l'approbation préalable du Conseil du gouvernement en vue de protéger le produit national, d'encourager sa consommation au niveau local et de préserver les réserves de change".
M. Agli dit comprendre que le gouvernement soit strict concernant les importations de produits destinés à la revente en l'état, en raison de la baisse des réserves de change, mais les industriels, ceux qui achètent de la matière première, des machines, des pièces de rechange... ne doivent pas être impactés par cette mesure.
Le président de la CAPC souhaite que cette mesure ne soit pas "un verrou bureaucratique pour les vrais créateurs de richesse". M. Agli, qui a décliné le plan d'action de son organisation patronale, a évoqué la préparation d'un livre blanc sur l'économie, un document qualifié d'important qui devrait être divulgué dans quelques semaines. M. Agli s'est montré optimiste.
"Si le plan de relance ne réussit pas, la situation risque d'être très compliquée", a-t-il averti, soulignant l'impératif d'un nouveau modèle économique. Le président de la CAPC, qui soutient la stratégie économique du gouvernement, estime que l'agriculture, l'économie de la connaissance et l'industrie peuvent constituer des leviers de croissance.

M. R.


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