Algérie

"Ce mouvement révolutionnaire réussira grâce à son pacifisme"



Animant, hier après midi, une conférence débat, à Tizi Ouzou, sur la crise politique actuelle, l'ancien premier secrétaire du FFS, Ahmed Djeddaï, a d'emblée inscrit le mouvement révolutionnaire en Algérie "dans un contexte international de remise en cause de l'ordre établi caractérisé par le népotisme, l'autoritarisme, le libéralisme économique, le chômage et la disparition de la classe moyenne ainsi que l'exclusion sociale".Appuyant ses affirmations, le conférencier a estimé qu'"il y a réellement dans le monde un mouvement de remise en cause de cet ordre établi par les citoyens qui veulent se réapproprier leur cité et être citoyens à part entière". Dans le cas de l'Algérie, Ahmed Djeddaï a expliqué, dans ce sens, que le mouvement révolutionnaire est venu acquérir cette citoyenneté au peuple algérien, lui restituer cette dignité bafouée et surtout instaurer le vivre ensemble dans le respect des droits humains.
Tout en saluant le caractère pacifique de la révolution qui s'est inscrite dans la durée, Ahmed Djeddaï a souligné que "le peuple algérien est devenu, par la maturité de ce mouvement et sa non-violence, l'exemple type du comment changer un régime pacifiquement". "Nous pouvons même affirmer que ce mouvement révolutionnaire va réussir grâce à son pacifisme", a affirmé, optimiste, le conférencier, sous un tonnerre d'applaudissements de l'assistance. Sur un autre volet, et sur un ton plus optimiste, Ahmed Djeddaï a qualifié de "réussite" les neuf mois écoulés du hirak. "Nous sommes persuadés que c'est un succès", a-t-il lancé, car, a-t-il poursuivi, "nous avons enregistré des acquis en brisant notamment le mur de la peur. Mieux encore, la peur a changé de camp". Pour preuve, Djeddaï s'est demandé "où sont tous ces ministres ' Ils n'osent même pas sortir dans la rue de peur d'être chassés par la population".
"Mais nous avons aussi acquis la non-violence, le vrai sens de l'unité nationale, et surtout la conscience politique et citoyenne qui a fait que le débat est partout", a-t-il développé. Dans le même sens, Ahmed Djeddaï a considéré qu'il y a une bipolarisation politique qui s'est installée dans le pays, et ce, entre un pouvoir corrompu et corrupteur et une population qui demande, dans son ensemble, à être libérée. "Il y a deux logiques qui s'affrontent dans cette révolution populaire, d'une part, la logique mortifère du pouvoir qui pousse vers le pourrissement et, d'autre part, la logique responsable du peuple qui fait preuve de maturité, de détermination et de résistance pacifique", a analysé l'orateur. Il a enfin évoqué la présidentielle qu'il a abordée en dernier, la qualifiant "d'un 5e mandat avec les enfants de Bouteflika !".
"Le peuple a dit depuis le début qu'il souhaite un changement radical du système et cela politiquement veut dire déconstruire le système autoritaire actuel et reconstruire un système sur de nouvelles bases démocratiques", a-t-il argumenté.


K. Tighilt


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