Algérie

CE MONDE QUI BOUGE



Par Hassane Zerrouky
A Tunis, la conf?rence des ?Amis du peuple syrien? n?a pas atteint les objectifs que s??taient fix?s ses promoteurs qataris et saoudiens, avec Washington aux manettes, pour au moins trois raisons. La premi?re tenait ? la difficult? de faire ?merger une opposition syrienne unie et repr?sentative en mesure de constituer une alternative au r?gime de Bachar Al Assad. Or, le Conseil national syrien (CNS), fortement soutenu et adoub? par les seuls Qataris et Saoudiens et leurs alli?s des p?tromonarchies du Golfe, s?est av?r? incapable de f?d?rer toutes les forces de l?opposition syrienne.
Qui plus est sa repr?sentativit? est contest?e. Il en est ainsi de l?Instance de coordination de la r?volution syrienne (ICRS), bas?e en Syrie, qui s?est retir?e de la r?union de Tunis, justifiant son geste par le fait que le groupe des ?amis du peuple syrien? ?n?excluait ni la militarisation de la r?volution ni l?ing?rence ?trang?re?. Bien plus, l?ICRS a d?nonc? ceux qui ?d?signent qui doit repr?senter le peuple syrien ? la place du peuple syrien lui-m?me?. Le Comit? de coordination pour le changement national et d?mocratique (CCCND), ?galement bas? ? Damas, est sur la m?me longueur d?onde. Ce dernier, qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes ainsi que des personnalit?s ind?pendantes, a refus? de participer ? la conf?rence de Tunis. Non seulement il accuse les organisateurs de vouloir reconna?tre ?une partie de l?opposition (le CNS) au d?triment de l?ensemble? mais il a r?it?r? son opposition ? une intervention ?trang?re parce que, a-t-il estim?, elle est ?en contradiction claire et nette avec les int?r?ts du peuple syrien?. Le CNS lui-m?me est l?objet de dissensions internes. A Amman (Jordanie), vingt de ses membres ont rejoint le Groupe patriotique syrien. D?autres ont annonc? la cr?ation d?un Mouvement du changement. La secr?taire d?Etat am?ricaine, Hillary Clinton, qui formait de grands espoirs sur cette r?union et sur le CNS ? qui elle a apport? un soutien appuy? ? la veille de la conf?rence de Tunis, s?est depuis ravis?e. ?Le CNS fait de son mieux mais visiblement il ne s'agit pas d'une opposition unie?, a-t-elle d?plor?. ?Ce n?est pas la Libye?, a-t-elle ajout?. Quant ? l?armement de l?opposition ?voqu?e avec force par l?Arabie saoudite et le Qatar, voire une intervention ?trang?re, elle n?y est pas favorable. ?Nous ne savons pas qui pourrait ?tre arm? (?) il y a plusieurs acteurs dangereux dans la r?gion, Al-Qa?da et le Hamas, et d?autres qui sont sur notre liste d?organisations terroristes, qui affirment leur soutien ? l?opposition. Il y a beaucoup de Syriens qui sont inquiets de ce qui pourrait arriver (?) je pense qu?il y a tous les risques d?une guerre civile. Une intervention ?trang?re n?emp?cherait pas cela, elle pr?cipiterait m?me probablement les choses?, assurait-elle dimanche dans un entretien ? la BBC. Plus g?n?ralement, elle a admis l?existence d??une tr?s forte opposition ? une intervention ?trang?re ? l?int?rieur et ? l?ext?rieur de la Syrie? ! L?impasse est telle qu?Hillary Clinton en est arriv?e ? lancer un appel ? l?arm?e syrienne et aux Syriens qui soutiennent le r?gime (il en existe '). ?Nous exhortons les membres de l?arm?e syrienne ? faire primer l?int?r?t du pays. Nous continuons de croire que le cercle entourant Assad est inquiet des attaques brutales qui se d?roulent (?) et tous les Syriens doivent travailler ensemble dans la recherche d?un meilleur avenir (?) Je voudrais r?it?rer mon message aux Syriens qui continuent de soutenir Assad, en particulier au sein de l'arm?e et dans la communaut? d'affaires : plus longtemps vous soutiendrez la violence du r?gime contre vos fr?res et vos s?urs, et plus votre honneur sera sali.? Autrement dit, le r?gime syrien dispose de soutiens au sein de la population. D?s lors pourquoi ne pas entrevoir une solution de sortie de crise bas?e sur un compromis acceptable par toutes les parties comme le pr?conise une partie de l?opposition syrienne ' En fait, l?erreur de Washington et ses alli?s est d?avoir cru ? une r?p?tition du sc?nario libyen o? Homs, ? l?instar de Benghazi, aurait ?t? le point de d?part d?une offensive menant tout droit ? la conqu?te de Damas et ? la chute du r?gime. Au final, Washington, l?UE et leurs alli?s arabes donnent l?impression de s??tre enferm?s dans une ?quation insoluble.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)