«Ce joyau est le bien de tous, préservons-le !»

- Durant la saison estivale, comment faites-vous pour gérer le flux des visiteurs 'Même si c'est une mission très difficile, nous arrivons tant bien que mal à maîtriser la situation. Déjà, à l'entrée, nous avons, malgré le manque d'effectifs mobilisé des agents rien que pour gérer les bousculades et assurer une meilleure organisation dans la vente des tickets d'entrée. Une fois à l'intérieur, nous faisons de notre mieux pour faire preuve de beaucoup de tact afin de ne pas irriter les visiteurs.Notre mission est assez rude lorsqu'il s'agit de préserver le jardin et les différents arbres qu'il recèle des mains destructrices et insouciantes de certains d'entre eux. Mis à part les déchets que nous ramassons chaque jour, nous essayons de porter la casquette du gendarme et de limiter les comportements de ces jeunes qui s'attaquent aux arbres en écrivant dessus ou, par lassitude, détruisent le gazon et s'en prennent aux plantes. Ils oublient que ce joyau est le bien de tous.C'est un endroit public que nous devons préserver avec beaucoup de civisme et de la bonne gestion. Pour pallier notre manque d'effectifs, nous comptons recruter prochainement de nouveaux agents de sécurité, des animaliers, des jardiniers, des gardiens et même des hôtesses. Ces dernières nous seront d'une très grande utilité lors des réceptions de délégations.- Quelles sont les mesures entreprises pour régénérer les bambous qui ont subi des dommages conséquents 'En effet, l'allée des bambous a été quelque peu endommagée suite aux travaux menés il y a quelques années et visant à enlever le mur de soutènement. Contrairement à ce qui a été avancé, l'allée des bambous n'est pas détruite. Il y a vingt ans, un projet de réalisation d'aires de repos et l'installation de bancs le long de cette allée avec ce mur de soutènement qui dépassait les 2 mètres de hauteur.Cette présence de béton a gêné la croissance des bambous. Etouffés, ces derniers commençaient à dépérir. Donc, une autre décision a été prise, visant à détruire ce mur, mais cela a donné un résultat fâcheux. Les bambous souffraient d'un stress physiologique et hydrique. Heureusement, cette espèce est assez solide et sa culture n'est pas très difficile. Elle est presque identique à celle des roseaux.Pour leur régénération, je me suis impliqué en personne et j'ai ordonné de confectionner de grandes cuvettes et d'irriguer copieusement sans arrêt jour après jour. Aujourd'hui, je peux vous certifier que le bambou va mieux et que les dégâts sont réparés. Pour le reste du béton, une étude va être lancée incessamment afin d'éviter les erreurs occasionnées dans le passé. Je tiens aussi à préciser qu'il n'y a aucune espèce qui a disparu, à part le platycérium qu'on peut toujours ramener.- Avez-vous d'éventuelles coopérations en vue avec les jardins français ou autres intervenants étrangers 'Depuis mon installation en avril dernier, le jardin n'a eu aucune demande de coopération ni avec les jardins français ni avec d'autres. Même si nous sommes ouverts à toute sorte de partenariat, notre priorité actuelle est l'assainissement du jardin et la sauvegarde des espèces végétales et animales qui y vivent. Ce bijou a besoin d'être pris en charge, retapé et revalorisé. La coopération étrangère est toujours la bienvenue, même si nous avons assez de compétences et de connaissances pour gérer notre bien.- La tension est tendue entre le jardin et le mouvement associatif, plus précisément l'association Exploreur. Quelles en sont les raisons 'Nous n'avons aucun problème avec les associations. Bien au contraire ! Elles sont nos partenaires. Quant à l'association Exploreur, je tiens à préciser qu'il n'y a aucun litige entre nous. Nous avons juste annulé l'autorisation d'exploitation d'une salle octroyée par le directeur intérimaire. Vu qu'il n'y a aucune loi autorisant une tierce personne physique ou morale à monopoliser un bien public, nous avons demandé à récupérer les clés de cette salle. Autrement dit, ils sont toujours les bienvenus et peuvent avoir la salle quand ils le désirent, à condition de formuler une demande.- Quelle est votre vision future pour le jardin 'Ma priorité aujourd'hui est d'assainir le jardin en prenant en charge toute cette fortune végétale et animale ainsi qu'à motiver toute la ressource humaine que nous avons et combattre les démissions. Nous remettons chaque cadre à la place qu'il mérite et où il peut exceller et nous assurons des formations au profit de notre personnel afin qu'ils avancent dans leur carrière et que leur salaire soit à la hauteur de leurs efforts. C'est une grande politique de réorganisation que nous sommes en train de mettre en place. Nous envisageons aussi une réhabilitation du parc zoologique qui souffre en ce moment d'une certaine dégradation. Nous comptons aussi acquérir une ambulance et un mini-bus.Asma