Algérie

"Ce dossier est une affaire d'Etat"



Anouar Malek a déposé une plainte contre inconnu pour violation du secret de fonction dans l'affaire Bouguerra Soltani. Votre réaction ' Je peux comprendre la démarche de Anouar Malek. Reste qu'on ne sait pas qui a donné l'information à Bouguerra Soltani avant son départ précipité de la Suisse. Ni dans quelles conditions. Mais je peux vous certifier que ce n'est pas la police ni la justice fribourgeoises qui ont transmis de telles informations et permis sa fuite. Dans ses conclusions, le SAP vous recommande de laisser tomber l'affaire. Avez-vous subi des pressions ' J'ai très vite saisi qu'il fallait traiter cette affaire avec beaucoup de précautions. Et une des mesures de prudence a été d'abord d'entendre le plaignant en présence d'un psychiatre et du substitut du procureur. Il fallait aussi prévenir le département des Affaires étrangères à cause des implications internationales du dossier. Que le DFAE m'avertisse ensuite qu'il y a des risques dans une telle affaire, ou que M. Soltani ne bénéficiait pas de l'immunité diplomatique, c'est son rôle. Mais je ne crois pas que cela puisse influencer la procédure ni le travail de la justice. Fallait-il agir autrement pour éviter des fuites ' Je ne pense pas. Je voulais absolument éviter de faire les mêmes erreurs qu'à Genève. Il fallait surtout éviter une affaire à la Hannibal Kadhafi. En fait, j'ai fait ce qu'ils auraient dû faire à Genève, c'est-à-dire convoquer le fils du colonel Kadhafi pour l'entendre et le confronter à ses accusateurs, avant de prendre la moindre mesure. Je voulais confronter Soltani avec son accusateur. Mais le jour où je devais procéder à cette audition, Bouguerra Soltani avait quitté la Suisse. Du coup, pour la justice fribourgeoise, cette affaire est classée. La justice a-t-elle été empêchée de faire son travail ' Ce dossier est une affaire d'Etat. D'autres parties sont intervenues dont nous ne sommes ni maître ni garant. Mais il est difficile de dire que la justice a été sacrifiée. Dans tous les cas, même si j'avais vu Soltani, je ne sais pas si ce dossier aurait abouti. Il est difficile d'enquêter depuis la Suisse sur des faits accomplis dans des pays étrangers. Il est difficile de dire si la justice algérienne allait collaborer pour établir des preuves sur des faits graves comme la torture.


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