Algérie

Ce danger de «l'eau qui dort»


Plus de vingt noyades dans les réserves d'eau ont été enregistrées en un mois. Un chiffre qui reflète l'ampleur que prend la baignade dans les réserves d'eau en Algérie. Ce danger «de l'eau qui dort» est apparemment pris à la légère par la population juvénile. L'absence de piscines et de clubs nautiques ne fait qu'accentuer le recours à ce palliatif.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les premières chaleurs sont déjà arrivées et donnent envie de piquer une tête.
La preuve, nombre d'Algériens, des jeunes pour la plupart, commencent depuis quelques semaines à fréquenter les plages. Pourtant, celles-ci ne sont pas encore surveillées. Les équipes de secours ne s'y installeront qu'au lancement officiel de la saison estivale.
À la recherche de la fraîcheur, les plus éloignés des côtes, des jeunes, des adolescents et même des enfants, n'hésitent pas à se baigner dans des réserves d'eau (barrages, mares d'eau, retenues collinaires...). Une grande prise de risque qui parfois coûte la vie à certains d'entre eux. Les services de la Protection civile ont enregistré depuis le début du mois de mai, 21 noyades dans les réserves d'eau à travers les wilayas de Chlef, M'Sila, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Djelfa, Aïn-Defla, Biskra, Laghouat, Aïn-Témouchent, Souk-Ahras, Tlemcen, Ouargla et Médéa.
Le cas le plus récent date d'avant-hier, dimanche 30 mai, où un homme de 47 ans s'est noyé vers 13h dans une mare d'eau dans la commune de Berrouaghia dans la wilaya de Médéa.
Selon le bilan de la Protection civile, les wilayas de Biskra, Chlef et Tlemcen détiennent le record actuel de ces noyades avec deux décès chacune durant le mois de mai. La plupart de ces noyades se sont produites dans les mares d'eau et les retenues collinaires. Les barrages, eux, n'ont connu qu'un seul cas de décès par noyade. Il a été enregistré dans le barrage de Ben Khedda de Mechra-Safa dans la wilaya de Tiaret.
Quant à l'âge des victimes repêchées, il varie entre 6 ans et 14 ans pour les enfants, et dépasse la trentaine pour les adultes. Soulignant le rush sur les plages et les réserves d'eau constaté durant les deux jours de la fête de l'Aïd el-Fitr, les services de la Protection civile déplorent neuf décès par noyade, dont six survenus dans les réserves d'eau.
Les plages, elles aussi, ont fait leurs lots de victimes. Huit personnes ont été repêchées par les éléments de la Protection civile depuis le début du mois de mai, dont trois noyées dans la wilaya de Skikda, deux jeunes de 19 ans à Mostaganem, deux autres victimes à Tizi-Ouzou et une autre à Oran.
Lancée depuis le 27 mai dernier, la campagne de sensibilisation et de prévention de la Protection civile insiste sur les dangers de la baignade dans les réserves d'eau mais aussi dans les plages, notamment celles non surveillées.
Une action à laquelle précise-t-on, s'associent les différents acteurs concernés, tels que l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT).
Celle-ci affirme de son côté avoir recensé à ce jour, un seul cas de noyade dans les barrages. Il s'agit d'un jeune de 19 ans repêché mercredi 26 mai dernier dans le barrage de Tilesdit de Bechloul dans la wilaya de Bouira.
L'ANBT déplore à cet effet que des jeunes prennent à la légère les conseils prodigués quant à la nage dans les barrages.
Ry. N.
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