Algérie

Ce cancer dont on parle



La phobie du mercure et le silence observé trente ans durant par les pouvoirs publics et surtout par un mouvement associatif longtemps en hibernation ont encouragé toutes les supputations. Demandez à n?importe quel citoyen de la région de vous énumérer les pathologies les plus présentes et il vous répondra : « Le cancer qui nous vient du mercure ». Et ainsi, la wilaya de Skikda, principalement la région de Azzaba, a fini par focaliser les regards, alors que statistiquement, et selon une étude nationale réalisée en 2002, le nombre de cancers cumulé dans la wilaya de Skikda est de 300 cas. Un cancérologue de renommée a tenu à préciser que la répartition géographique des cas cités classe la ville de Skikda en première position très loin devant Azzaba, Collo ou El Harrouche. Il ajoutera également qu?« au sujet de la prévalence des types de cancers, on trouve le cancer digestif en première position ». Il reste aussi à mentionner que d?après le Centre international de recherche sur le cancer, il n?y a pas suffisamment de preuves afin d?établir la cancérogénicité du mercure et de ses composés. Toujours est-il, ce n?est guère une raison pour occulter les autres pathologies liées aux effets mercuriels et elles sont tout autant dangereuses. Et au moment où les regards se tournent vers Azzaba, à Skikda, précisément au complexe pétrochimique du CP1K, des risques identiques ne sont pas à écarter. Car ce complexe, dont le process reposait sur l?électrolyse à mercure, constitue le premier client de l?usine de Azzaba. Où passaient donc ses résidus du moment que le complexe s?approvisionnait régulièrement en mercure alors que son circuit fermé devait lui permettre de garantir une autosuffisance dans le temps ? Et même si aujourd?hui, le complexe s?est enfin débarrassé de ce process polluant, il reste tout de même à savoir s?il ne demeure pas encore des traces d?antécédents de pollution ou de contamination, soit dans le milieu récepteur marin ou encore plus grave dans le sang des travailleurs les plus exposés. La question mérite d?être posée, car il se peut que ce soit là aussi un autre drame du mercure.


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