Algérie

Catastrophes



Moscou est asphyxiée. Elle est plongée dans un nuage de cendres rendant l'air irrespirable. Les Moscovites portent des masques, se réfugient dans des centres antifumée ou fuient la ville où la concentration de CO2 a triplé. La fumée des tourbières, combustible végétal naturel, a envahi la cité autour de laquelle on dénombrait, hier, 200 000 hectares en feu. Le reste de l'Europe redoute les retombées de particules radioactives provenant des sols pollués en feu près de Tchernobyl. La catastrophe a fait 50 morts, 300 blessés et détruit 2000 maisons. Elle a pour origine une canicule exceptionnelle dont on ne connaît pas de précédent depuis 130 ans. Le Premier ministre pakistanais a lancé, samedi, un appel à l'aide internationale. La mousson la plus dévastatrice depuis 80 ans a fait au moins 1600 morts et 1,5 million de sinistrés. Des villages ont été emportés avec leurs cultures et les stocks de nourriture. 500 000 personnes ont été déplacées. Le Premier ministre chinois s'est rendu hier dans la province de Gansu, où des fortes pluies ont provoqué des glissements de terrain et des torrents de boue. Au moins 127 personnes ont trouvé la mort alors qu'on dénombre plus de 2000 disparus.Plus près de nous, au Niger voisin, après une sécheresse comparable à celle des années soixante-dix, le fleuve Niger connaît sa plus forte crue depuis 1929. Les inondations ont fait plus de 5000 sinistrés dans la capitale, Niamey, envahie par les eaux.Dérèglements climatiques ou phénomènes naturels amplifiés par l'homme et mis en évidence par la mondialisation, comme le pensent les climato-sceptiques ' Les arguments ne manquent pas pour chaque camp. En attendant de faire la lumière sur la relation entre les gaz à effet de serre et le réchauffement climatique, les catastrophes observées sont exceptionnelles par leur fréquence, leur intensité et les effets sur les populations sont les plus dramatiques. Même si les pays pollueurs s'entêtent à faire partager la responsabilité à toute la planète, il y a urgence car ce sont la paix et la sécurité mondiale qui sont menacées. Et comme le rappelait à Copenhague le ministre de l'Environnement du Bengladesh, lors du naufrage du Titanic, les première et seconde classes ont aussi coulé avec la troisième. A Berlin, vendredi, prenait fin une réunion où des négociateurs de l'ONU tentaient d'arracher un ultime accord pour des taux d'émission qui assureraient un maximum de 2°C de hausse en 2050. Les experts, qui préparent une suite au Protocole de Kyoto, n'ont pas caché leur amertume. Il y a même une reculade par rapport aux engagements de Copenhague. La semaine dernière, à Kampala, les chefs d'Etat africains, sans réelle portée internationale pour cause de mauvaise gouvernance, sans crainte du ridicule, continuaient d'exiger le respect des engagements des conventions-cadres et des protocoles.


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