Algérie

Catastrophe humaine Edito : les autres articles


Catastrophe humaine                                    Edito : les autres articles
Le spectre des inondations demeure menaçant. Il hante les esprits aussi régulièrement que l'apparition des averses automnales. Les pertes humaines et les dégâts matériels, qui sont le lot tragique de ces catastrophes, ne semblent donc guère servir de déclic préventif aux autorités compétentes. Paradoxalement, les dates de ces malheureux événements sont souvent soigneusement consignées dans le répertoire des commémorations. Du nord au sud et d'est en ouest, la liste des zones sinistrées s'allonge d'année en année au point de couvrir toutes les régions du pays. Si les causes sont connues de tous, y compris des victimes elles-mêmes, le réflexe d'éviter les sinistres conséquences tarde à devenir un acte tout à fait naturel. Il en est ainsi des citoyens aventureux érigeant des bâtisses aussi précaires que luxueuses sur les tracés d'oued et autres zones à risque, que des responsables ne veillant pas à l'application de la réglementation en vigueur.
En 2006, cinq ans après les douloureuses inondations de Bab El Oued, un arrêté de la wilaya d'Alger allant dans le sens de l'organisation des parcs de matériaux de construction interdit toute vente de sable et de gravier en milieu urbain, produits jugés à l'origine de l'obstruction des canalisation des eaux pluviales. L'anarchie ayant repris ses droits a finalement eu raison d'une telle décision, au risque de nouvelles catastrophes. Le constat est le même s'agissant des lois urbanistiques qui interdisent toute édification sur des zones à risque avéré.
C'est aussi en septembre 2006 qu'un grandiose chantier a été lancé pour sécuriser définitivement le quartier de Bab El Oued des risques d'inondation.
La livraison du collecteur d'assainissement de l'oued M'kessel, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est plusieurs fois différée à une date ultérieure. D'une enveloppe de plus de 5 milliards de dinars et bénéficiant du statut de structure de grande envergure, le collecteur «s'allonge» ainsi dans le temps plus qu'imparti. Si les catastrophes naturelles ont le don d'être imprévisibles, il n'en demeure pas moins que l'indifférence, la passivité et la fatalité de l'homme sont aussi meurtrières que les flots des inondations.
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