Casablanca : Casanegra
C'est un jeune cinéaste marocain, né à Safi et formé en Norvège. C'est un récit troublant, 120 minutes sur une ville nocturne cauchemardesque, en décomposition avancée, vidée de tout imaginaire et où la nuit ne circulent que des êtres dépravés, détruits, drogués, prostitués des deux sexes, louches mafiosi. Des bas-fonds hallucinants. DubaïDe notre envoyé spécial Au détour de chaque plan, Casablanca, c'ur économique du royaume chérifien, suscite l'angoisse et la frayeur, celles de deux jeunes amis, Adil et Karim, qui n'ont rien, même leurs rêves sont d'ailleurs inaccessibles. Noir tableau, fiction néo-réaliste où Lakhmari effectue une cruelle autopsie de ce qu'est devenu le Maroc aujourd hui, avec les disparités hallucinantes entre riches et pauvres. Pourquoi le cacher ' Casanegra est une des 'uvres les plus audacieuses du festival de Dubai. En plus, c'est bourré de qualités cinématographiques propres et cela donne une idée du talent du jeune cinéaste qui débute sa carrière.Savamment rythmé, le récit est une succession de drames que vivent deux amis âgés d'à peine 20 ans. L'un d'eux doit sauver sa mère, sauvagement battue par son second mari, scènes insupportables, mais selon Lakhmari, en dessous de la réalité marocaine. Il rêve aussi d'émigrer à Malmoe en Suède, sans un dirham en poche. L'autre, chômeur comme son ami, vend des cigarettes à l'unité et dort sur le toit d'un immeuble. La nuit, du haut de ce toit, les deux amis devant les lumières scintillantes de Casablanca hurlent très fort : « Casanegra ! » Le Maroc abandonne-t-il tout simplement sa jeunesse 'On pourrait objecter à Noureddine Lakhmari qu'il réduit Casablanca à ses bas-fonds. Mais, nous dit-il, on a tellement collé des images touristiques idylliques au Maroc qu`il est temps maintenant de montrer l'autre face du décor.
Posté Le : 20/12/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Azzedine Mabrouki
Source : www.elwatan.com