Un Algérien persécuté par les services marocains Le jeune Sidi Mohammed Benmoussa de Tlemcen est dans tous ses états : parti à Casablanca pour régler une affaire familiale (une longue histoire qu?il refuse de médiatiser) il se retrouve, malgré lui et sans rien comprendre, dans une situation rocambolesque. « Dès que j?ai posé le pied sur le sol chérifien, j?ai fait l?objet de filature. Même ma mère souffrante, qui m?accompagnait, n?a pas été épargnée. Je ne comprenais pas cette suspicion. » S?étant senti épié et n? ayant pu régler son problème, il décide de retourner en Algérie, même bredouille. « J?avais peur », dit-il, encore choqué. Mais, il était écrit qu?il ne serait pas au bout de ses peines de sitôt. A l?aéroport de Casablanca, des agents dont il ignore la fonction exacte ont tout fait pour l?empêcher d?embarquer. « Bizarrement, à chaque fois, on trouvait un prétexte pour me maintenir au Maroc. Le pire, des fonctionnaires de l?aéroport se sont approchés de moi, ils m?avaient clairement signifié qu?avec de l?argent, ils pouvaient me débrouiller un billet d?embarquement. Quant au chef d?escale d?Air Algérie, il ne voulait rien entendre. » Sans argent ni gîte, le jeune Sidi Mohammed et sa mère malade ont passé cinq jours sur les trottoirs de Casablanca. Il a fallu l?intervention de notre ambassade pour qu?ils réussissent à prendre l?avion... vers Alger, alors qu?ils étaient en possession de billets sur Oran. Qu?importe... « J?ai appris qu?aller au royaume pour tenter de recouvrer ses droits est un grand risque. Parler publiquement peut faire empirer les choses. J?ai dénoncé la hogra et je l?ai payé. Dieu soit loué, je suis rentré sain et sauf avec ma mère. Je remercie quelques compatriotes qui nous ont aidés avec un peu d?argent. » Le jeune Benmoussa dénonce aussi la persécution que subissent deux Algériens de Aïn Taya dans la capitale économique du pays voisin. « Ils sont coincés au Maroc en raison du harcèlement dont ils font l?objet par les services du renseignement. Le jeune Benmoussa compte saisir les hautes autorités de l?Etat sur ce qu?il lui est arrivé. « Je n?oublierai jamais l?hostilité et le machiavélisme des Marocains à notre encontre », conclue-t-il, toujours sous le choc.
Posté Le : 13/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : www.elwatan.com