Algérie

Carton rouge pour l?ENTV



L?ENTV est passée à côté de l?événement, c?est l?impression qui ressort après la première journée du sommet arabe et la manière avec laquelle la télévision nationale a couvert et retransmis l?ouverture solennelle de la rencontre. Passe encore que la veille du sommet, la télévision d?Etat insiste, on ne comprend pas pourquoi si ce n?est par « nombrilisme », sur la manière avec laquelle elle entendait couvrir l?événement et d?insister sur le nombre de journalistes mobilisés pour cela, les talk-shows et les équipes prévues pour le « direct », l?inévitable détour par le centre de presse où l?on récolte les propos des envoyés spéciaux étrangers qui se disent tous satisfaits des conditions mises à leur disposition, sans compter le satisfecit du directeur général de l?ENTV qui insistera, sur un ton qui se veut convaincant, que tous les moyens ont été mis en ?uvre pour permettre une couverture régionale de l?Atlantique au Golfe, si ce n?est planétaire, du sommet arabe. Mais l?on ne comprend pas pourquoi quelques heures avant l?ouverture solennelle et alors où l?on attendait les derniers chefs d?Etat qui n?avaient pas encore rejoint la capitale que la télé nationale revienne encore une fois sur le sujet des journalistes du centre de presse, etc. En d?autres termes, on avait bien l?impression que « l?Unique » resservait aux téléspectateurs du « réchauffé » en tendant le « direct » comme on dit que ce soit à l?aéroport Houari Boumediène ou plus au Palais des nations où devait s?ouvrir le sommet. Plus grave encore, si l?on se réfère aux difficultés qu?ont eues les reporters pour, comme on dit dans le jargon du métier, « meubler les blancs » dans le timing officiel en raison des « couacs » survenus dans le déroulement protocolaire de la journée d?ouverture, la télévision et les journalistes ont fait preuve d?un manque de professionnalisme évident. On s?en rend compte dans l?improvisation d?un discours rendue nécessaire par les circonstances à laquelle se sont livrés les journalistes « pris au dépourvu » alors que des rappels historiques des sommets passés, des reportages sur les pays arabes et leurs dirigeants respectifs... Et ce qui est inadmissible, c?est lorsque le reporter en plein direct ne reconnaît pas les « invités de l?Algérie » que sont les ministres représentant l?Italie ou le Portugal. A croire que les services de la Ligue arabe et du ministère des Affaires étrangères n?aient pas pensé à remettre aux journalistes les fiches et les biographies nécessaires, ce dont on a du mal à croire. Alors quand on dit que tous les moyens ont été dégagés pour que l?ENTV soit à la « hauteur de l?événement », on est loin du compte. Surtout lorsque l?on fait la comparaison avec la manière avec laquelle la presse écrite, notamment la presse indépendante, s?est efforcée de présenter aux lecteurs des dossiers et des comptes-rendus qui étaient souvent d?assez bonne facture et avec des moyens beaucoup moins importants que ceux mis par l?Etat à la disposition de la télévision nationale qui, ni dans la forme côté esthétique et audiovisuel sur lequel les spécialistes auront sans doute fort à dire ni encore moins dans le contenu comme on a pu le constater, n?a pu satisfaire la fringale des « télévores » que nous sommes.


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