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Les Kurdes d'Irak qui ont pris en main, depuis 1991, les affaires du Kurdistan irakien dans le cadre de l'autonomie, à vrai dire arrachée à l'ancien régime, sont en train de se donner les moyens de leur politique. Mais quelle politique, s'interroge-t-on légitimement.
Depuis l'affaiblissement de l'ancien régime et jusqu'à sa disparition en 2003, cette région a multiplié les actions vers une totale souveraineté, mais sans franchir le pas, suscitant même la mise en garde du puissant voisin turc, qui semble désormais en tenir compte, mais jusqu'à quelle limite ' Lui aussi fait face à une minorité kurde en lutte pour son autonomie. Une récente visite au Kurdistan irakien du ministre turc des Affaires étrangères a été très mal perçue par Baghdad. Et que l'on ne s'y trompe pas.
Sous quelque angle que ce soit, la politique reste l'élément moteur, même si l'on relève depuis peu que tout converge vers cette région. Le Kurdistan irakien est devenu, en effet, une destination très prisée, allant bien au-delà des limites fixées par le fédéralisme consacré par la Constitution irakienne.
Les puissantes compagnies pétrolières mondiales aussi s'en mêlent, défiant même l'autorité centrale irakienne, ne laissant à cette dernière que le droit de leur adresser des mises en garde. Comme celle adressée dimanche au pétrolier français Total pour rompre ses liens avec cette région ou vendre ses parts dans un champ pétrolifère majeur dans une autre partie du territoire irakien. Afin visiblement d'isoler les leaders kurdes, le vice-Premier ministre irakien chargé de l'Energie, Hussein Al Chahristani, a également affirmé que le gouvernement de son pays pourrait offrir aux compagnies pétrolières étrangères des contrats plus lucratifs, admettant que de récentes enchères pour l'attribution de contrats d'exploration n'avaient pas donné les résultats souhaités. Pour ainsi dire, sans que le gouvernement central avoue sa faiblesse et son incapacité à faire face à ce nouveau dossier, il renonce aux pressions sur les Kurdes pour se livrer au donnant donnant.
Et parce qu'il a constaté qu'il ne peut plus maîtriser le gouvernement local kurde, Baghdad recourt aux pressions.
En effet, admet son ministre du Pétrole, «Total a annoncé qu'il avait signé des contrats au Kurdistan et à cause de cela, le ministère du Pétrole lui a dit qu'il enfreignait la loi irakienne» qui ne semble pas applicable à ceux qui ont ouvert les champs de pétrole aux sociétés pétrolières. Le Kurdistan a signé des dizaines de contrats pétroliers avec des compagnies étrangères sans l'approbation de Baghdad, qui exige que ce type de négociations passe par son ministère du Pétrole et considère comme illégal tout contrat conclu en dehors de ce circuit. Incapables d'appliquer les lois de leur pays, les autorités irakiennes n'hésitent plus alors à emprunter un chemin le plus commode, selon elles, mais certainement pas le plus approprié pour rétablir la loi. Elles-mêmes en ont souffert en se heurtant au refus de livraison de pétrole en provenance de cette région, pour' défaut de paiement.
Une aberration ! Ou encore qu'elles font face à une terrible concurrence, celle des Kurdes qui offrent de bien meilleures conditions aux compagnies pétrolières. Une autre aberration. Mais il n'y a pas que cela. Baghdad semblant désormais bien dépassé et en tout cas incapable d'appliquer ses propres lois et ramener le fédéralisme à ses véritables proportions. Celui-ci est déjà considéré comme un mal nécessaire pour ce pays afin d'empêcher son éclatement, alors même que se créent de véritables frontières intérieures causées par les guerres interconfessionnelles. Et cette formule semble déjà dépassée, ainsi que l'attestent certaines revendications territoriales des Kurdes au sujet de Kirkouk. Le sujet de discorde, il faut bien en convenir, est bien plus profond et même plus qu'un champ de pétrole, même si cela procure une manne considérable aux Kurdes. Jusqu'où alors iront ces derniers '


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