Carrières, mines, matériaux de construction... Les Français à la rescousse

Malgré le développement soutenu qu'il connaît depuis quelques années, le secteur des carrières en Algérie n'arrive toujours pas à satisfaire la demande en matériaux de construction exprimée par le marché national des BTPH, en hausse exponentielle. Un important déficit en granulats, notamment les sables et les graviers, est déploré. Les gisements, tous agrégats confondus, sont soit mal exploités soit sous-exploités. Cet état de fait est dû, selon les professionnels, notamment à un manque de savoir-faire et de moyens d'exploitation, conjugué à une frilosité d'investissement dans ce créneau, qui, au demeurant, a « ses raisons ». C'est pour insuffler une nouvelle dynamique aux secteurs des carrières et des mines en Algérie qu'une rencontre franco-algérienne a été organisée, hier à l'hôtel Sheraton d'Oran, en collaboration avec les deux organismes français, la Chambre française du commerce et d'Industrie en Algérie (CFCIA) et la Régie publicitaire industrielle. Intitulé « Les premières rencontres franco-algériennes des mines et des carrières », cette manifestation d'intérêt économique et scientifique a enregistré 230 participants, dont 50 Français, permis lesquels 30 chefs d'entreprise d'industrie minérale et d'agrégat de l'Hexagone. Selon ses organisateurs, cette rencontre intervient en considération « des développements économiques sans précédant des secteurs des carrières et des mines et des BTPH en Algérie et les nombreuses sollicitations d'opérateurs algériens enregistrés par nos services concernant les besoins en matériaux de construction, en équipements d'exploitation et en matière de transfert de savoir-faire ». Plusieurs communications ont ponctué les travaux de ce séminaire, dont celles du P-DG de l'Entreprise nationale des granulats (ENG), M. Sayah, « présentation du secteur des carrières en Algérie » et celle du P-DG de la filiale SPMC SPA du groupe Ferphos, M. Belghait, « l'expérience du groupe algérien Ferphos dans l'exploitation minière ». Des ateliers ont été mis en place pour présenter les différentes techniques liées aux activités des carrières et des mines. Dans la foulée, des informations et des statistiques relatives à ces deux activités en Algérie, l'on retiendra surtout que 2009 sera l'année du début d'interdiction effective de toute exploitation du sable et de l'agrégat des oueds, et ce pour des raisons écologiques. Le sable de concassage remplacera le sable des oueds, fait-on savoir. L'on retient également le fait que depuis la promulgation de la loi minière de 2001, il y a un regain d'intérêt des investisseurs locaux et étrangers pour les produits de carrières qui restent plus attractifs que ceux des mines. Enfin, quelques chiffres pour donner une idée sur le marché algérien : il y a 933 carrières (661 privées et 272 publiques) avec une production nationale entre 80 et 100 tonnes par an et 110 sablières (privées pour la plupart) avec un déficit de 60 mille tonnes par an.