Algérie

Carnet politique 20



Carnet politique 20
Samedi - «Coup de théâtre à l'Assemblée populaire nationale (APN). Vingt-quatre heures après la clôture des débats autour du projet de loi de finances 2018, les députés ont été surpris par une annonce qui fera, sans nul doute, polémique dans les prochains jours : la proposition de supprimer la mesure portant création d'un impôt sur la fortune. Cette dernière émane de la commission des finances et du budget de l'APN».L'information rapportée par El Watan n'étonne malheureusement personne. Si, d'un côté, cette disposition était déjà piégée car peu efficiente, de l'autre, elle avait valeur de symbole afin de montrer aux Algériens que les arbitrages financiers ne seront pas uniquement désavantageux pour les classes moyennes et démunies. On aurait pu y voir un message d'équité. Mais non, c'est aux plus fragiles de payer les errances de la rente bureaucratique.
Dimanche - «Rani Za3fane» versus «Rani ferhane» ! La vidéo virale de Anes Tina, mélange de discours d'opposition et de bigoterie généralisée, a eu du succès mais a créé un véritable clivage. Face au «Je suis en colère» (non, ce n'est pas en rapport avec le tube de Cheb Abbès !), des jeunes ont lancé le hashtag «Rani ferhane», honteusement récupéré par Ennahar TV a des fin de propagande.
«Demain m'appartient, je ne veux pas pleurer avec eux et abandonner mon destin», nous confiait un des initiateurs de «Je suis content». Ce n'est pas, explique-t-on, de la satisfaction béate, mais l'expression du refus de la fatalité. En fait, entre une certaine opposition tapageuse et l'allégeance servile, il y a toute une société qui vit et qui se bat au quotidien.
Lundi - Hadda Hazem est appelée à cesser sa grève de la faim par ses amis et soutiens venus nombreux à la Maison de la presse Tahar Djaout. «Ce pouvoir ne mérite pas qu'on risque sa vie ou sa santé pour lui», ont clamé ses soutiens. «Il faut en finir avec le modèle obsolète de mise sous tutelle de la liberté de l'information par le pouvoir politique en Algérie.
A cet effet, le comité engage des consultations afin de doter l'action de Hadda Hazem et d'Al Fadjr des prolongements stratégiques qui pèseront sur l'avenir de l'ensemble de la presse algérienne», lit-on dans la déclaration du Comité de soutien avec le journal Al Fadjr. Quelques heures plus tard, le ministre de la Communication, ex-patron de l'ANEP, réagit en évoquant les publicités publiques octroyées à ce quotidien.
«Les comptes de l'entreprise Al Fadjr sont transparents et elle n'a pas un centime de dette auprès des impôts et tous les travailleurs sont déclarés auprès de la sécurité sociale», a déclaré Hadda Hazem à TSA, ajoutant : «Je me réserve de poursuivre en justice le ministre parce qu'il m'a accusée de détourner l'argent d'Al Fadjr.» Un ami journaliste a posté cette réflexion qui pose la véritable problématique : «Je revendique mon droit de demander des comptes à l'Anep... l'Etat à travers l'Anep aurait ?'donné , selon l'un de ses représentants ?'officiels , 76 milliards de centimes, en 8 ans, au quotidien El Fadjr.
Soit. D'abord, il faut connaître le montant du budget de fonctionnement de cette entreprise. Ensuite, au lieu de s'interroger sur le devenir de cet argent, tout citoyen a le droit de demander des comptes aux pourvoyeurs de cette somme, c'est-à-dire l'Etat. Sur quelle base cet argent a-t-il été donné ' Quelles sont les autres ?'donations offertes par cette agence ' A qui ' Quand et comment ' Douka, puisque le ministre dévoile les chiffres, qu'il aille au bout de ses comptes. C'est mon droit de citoyen et je le revendique.» Tout est dit.
Mardi - «Dans une courte déclaration mais lourde de sens, diffusée par le quotidien arabophone El Khabar, Me Ksentini persiste et signe en maintenant la totalité de ses propos relatifs à l'audience que lui aurait accordée le président Bouteflika et lors de laquelle il aurait abordé avec lui l'actualité politique nationale et la présidentielle de 2019», rapporte El Watan.
Ksentini dit ne pas comprendre ce qui s'est passé. Nous non plus, on le rassure. En arriver à démentir officiellement une rencontre entre un ex-conseiller et le chef de l'Etat est significatif. «J'ai été surpris, comme tous les Algériens, par le communiqué attribué à la présidence de la République, lequel démentait ma rencontre avec le Président», a encore déclaré l'ancien président du défunt CNCPPDH. Comme tous les Algériens ' Moins ceux qui ont rédigé le communiqué ! Entre-temps, Mugabe lâche prise après 37 ans au pouvoir : un révolutionnaire qui a mal tourné, encore un !
Mercredi - L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) se dit satisfaite de la qualité de la couverture audiovisuelle de la campagne électorale pour les élections locales du 23 novembre. Fort bien. Cette même instance est complètement désarmée face aux chaînes télé privées qui peuvent ne pas respecter le silence électoral vu qu'elles émettent de l'étranger ! Entre-temps, le chanteur raï Cheb Khaled va animer un concert «pour hommes» à Djeddah en Arabie Saoudite le 14 décembre prochain, ont annoncé des médias locaux.
Jeudi - Intenses activités du chef de l'Etat entre Conseil des ministres, appel aux Algériens pour voter et «accomplissement du devoir électoral». Nous l'avons vu en 48 heures plus qu'en 5 ans. C'est rassurant. Pour le reste, les Algériens votent pour choisir entre les 165 000 candidats (18% de femmes seulement, c'est encore si peu). Combien seront-ils mobilisés pour ce jeudi électoral '
Plus ou moins que les 35% (taux officiel, donc pas crédible) d'électeurs aux dernières législatives ' Et pourquoi c'est encore le jeudi qu'on doit voter (ou boycotter) alors qu'on a basculé dans le week-end semi-universel ' Bon, heureusement qu'il ne pleut pas et que l'eau est trop froide pour aller à la plage : sinon on va encore nous inventer des justifications de l'abstention !


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