Algérie

Carnet insomniaque, saison hindoue (1994 - 1996) de K. Smaïl (Poésie) - Éditions Dar El Gharb, Oran, 2003



Carnet insomniaque, saison hindoue (1994 - 1996) de K. Smaïl (Poésie) - Éditions Dar El Gharb, Oran, 2003
De lumières, de rythmes

La poésie de K. Smaïl présente de multiples facettes. Elle est dénonciation du crime, espérance du bonheur à chaque fois renouvelé, amour charnel, synonyme de plénitude. Elle porte donc le sceau indélébile de l'horreur fratricide vécu par notre pays au même moment où K. Smaïl, le journaliste, écrivait Saison hindoue entre 1994 et 1996 : « Le bourreau, pléonasme sans visage, c'est l'instant clandestin, c'est le temps des assassins. » Ainsi commence Carnet insomniaque de K. Smaïl. Comme une veillée entêtée qui le poursuit de ses images ensanglantées : « La barbarie pleurnicharde, en temps réel, est à des lunes lumineuses. Un gosse est éveillé, il ignore la future surprise adulte. » Mais la poésie est également sensualité et K. Smaïl l'exprime sans détour dans un mouvement rythmé par une sensibilité qui n'empêche pas l'humour d'être toujours témoin d'une situation vécue : « Une ombre amazone, lascive, érotise mon vis-à-vis, un soir frais d'obscurité, chaud d'une coupure d'électricité, un bonheur libertin, un présent féminin. » Chez le poète, la douleur aiguise les sens et affirme une personnalité. Comme le dit dans sa préface un autre poète, Djamel Amrani : « K. Smaïl se sent pénétré d'une lumière intérieure, de radieux jaillissements de joie de vivre. Mais dans ce contexte, joie et douleur sont indissociables de l'éternel courant de vie, de la pleine et totale affirmation de sa personnalité. » Et l'on retrouve cette clarté souhaitée en de strophes rimées, parfois la rime est forcée, ou à travers des poèmes libres. Mais toujours la terre natale et nourricière.
Un retour en boucle aux plaines et aux genévriers : « Dans son douar, le fellah, par un auguste geste, bénit l'ondée avec laquelle il était en reste, déférence devant le ciel pour sa clémence, et pour cette eau tant espérée, il danse. » Carnet insomniaque de K. Smaïl, édité à Dar El Gharb d'Oran, tel un témoignage, écrit les turbulences d'un pays, les contradictions d'un être, la sensibilité du poète, la quête d'un citoyen.


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