Algérie

Carnage routier à Saïda



Un spectacle macabre
Les accidents de la route ne sont pas que des chiffres. En plus des pertes humaines qui n'ont pas de prix, le Trésor public subit des pertes incommensurables.
Le terrorisme routier tue une nouvelle fois sur nos routes! Pas moins de 15 morts et une vingtaine de blessés ont été enregistrés ce jeudi, dans un accident de la circulation survenu dans la commune de Sidi Ahmed, dans la wilaya de Saïda.
L'accident s'est produit, selon les services de la Protection civile, au lieu-dit «Sfid» au niveau de la Route nationale (RN6) reliant les wilayas de Saïda et d'El Bayadh, suite à une collision entre un bus de transport de voyageurs en direction de la wilaya d'El Bayadh et un taxi collectif provenant de la wilaya de Béchar. Les agents de la Protection civile qui se sont rendus sur les lieux ont évacué les corps des victimes vers la morgue de l'hôpital Ahmed Medegheri du chef-lieu de la wilaya de Saïda et les blessés vers la polyclinique de la commune de Aïn Lahdjar. Selon le premier rapport établi par la Protection civile, le nombre de morts enregistré sur place est de 14; le quinzième a succombé à ses blessures à son arrivée à l'hôpital Ahmed Medgheri, et ce, après avoir été évacué de la polyclinique de la commune de Aïn Lahdjar. Les services de la santé de la wilaya de Saïda ont indiqué de leur côté dans un communiqué rendu public en fin de soirée de jeudi dernier, que quatre blessés sont dans un état critique et sont en soins intensifs à l'hôpital Ahmed Medeghri dont l'un a subi une intervention chirurgicale, tandis que les 16 autres ont été tous pris en charge et ont reçu les soins nécessaires. «Leur état de santé se trouve hors de danger», ont-ils conclu. Par ailleurs, le wali de Saida, Seif El Islam Louh s'est rendu, a-t-on appris de sources locales, peu après l'accident sur les lieux ainsi qu'aux deux établissements sanitaires pour s'enquérir de la prise en charge des blessés. Alors que les services de la gendarmerie territorialement compétents ont ouvert, apprend-on, de mêmes sources, une enquête pour déterminer les causes exactes de cet accident, dont le bilan est le plus lourd pour le début de cette année 2018.
En outre et dans le but d'identifier les victimes, nos sources ont précisé qu'une cellule de crise a été installée au niveau de la wilaya. L'accident survenu avant-hier à Saïda rappelle tristement que la lutte contre ce phénomène demeure insuffisante en Algérie.
Les efforts du Centre national de prévention et de la sécurité routière(Cnpsr) ne semblent pas encore très efficaces. Ce dernier qui vient d'ailleurs de rendre public le bilan des accidents de la route enregistrés en 2017 ne le cache pas, et ce, malgré l'enregistrement d'une certaine baisse en termes de morts en 2017 par rapport à l'année 2016, soit 3639 morts dans plus de 25.000 accidents en 2017 contre 3992 morts dans 28.856 accidents en 2016. La sonnette d'alarme doit être tirée, précise le Cnpsr dans son rapport, car comme les années passées, le facteur numéro un des accidents de la route en Algérie est le facteur humain. En effet, et rien que pour le premier trimestre de l'année écoulée, 96% des accidents ont eu comme cause le facteur humain. Ce dernier n'est toutefois pas le seul responsable de ces accidents, fera observer le Cnpsr dans son rapport. D'autres facteurs, à l'image de l'état des routes et l'état des véhicules en sont aussi responsables. Cependant, le facteur humain reste le plus difficile à maîtriser en Algérie, soulignent des spécialistes. Il faut relever que les spécialistes de la sécurité routière citent l'exemple de l'Espagne où le nombre d'accidents de la route est le plus bas en Europe et des plus bas dans le monde. Le nombre de barrages de police dans ce pays est pourtant le moins élevé dans toute l'Europe. Le secret de cet exploit n'est autre que l'éducation routière enseignée dans les écoles de ce pays depuis le primaire jusqu'à l'université. Pour rappel, les exploits réalisés dans ce pays ont poussé l'Algérie à solliciter la coopération des Espagnols sur le plan de l'initiation d'une nouvelle stratégie, c'est-à-dire des institutions et formations des cadres algériens.
A ce propos, un jumelage existe entre le Cnpsr et son homologue espagnol. Les conclusions de ce jumelage font ressortir la nécessité de la mise en place d'un nouveau cadre réglementaire unifié de la gouvernance de la sécurité routière.


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