Algérie

Carburants et électricité grèvent le budget de l'Etat



Carburants et électricité grèvent le budget de l'Etat
Le gouvernement n'a pas encore trouvé la solution à cette équation difficile, et en attendant la situation devient intenable pour le budget de l'Etat, de l'avis même du ministère des Finances.Alors que le prix de l'essence est inférieur à celui du sucre, Sonatrach importe des carburants (essence, gasoil) au prix du marché international pour les revendre aux prix réglementés.En 2013, la compagnie des hydrocarbures a importé pour plus de 3 milliards de dollars de carburants, dont près de 3 millions de tonnes d'essence (1 million de tonnes en 2014). En 2012, elle avait importé pour 2 millions de tonnes de gasoil.Paradoxal pour un pays exportateur de pétrole brut. Véritable vache à lait de l'Etat, Sonatrach supporte également le poids des subventions au dessalement de l'eau de mer qu'elle est chargée d'acheter auprès des unités de dessalement et de l'acheminer vers les entreprises de distribution avant que l'Etat ne se charge de compenser sur son budget de fonctionnement les dépenses effectuées. Les dotations budgétaires à ce titre ont plus que triplé au cours des cinq dernières années.Pour Sonelgaz, dont le PDG n'a cessé de réclamer une augmentation du tarif de l'électricité, le kilowatt/heure est vendu à perte, car produit à un coût de revient de 3 dinars hors taxe et vendu à 2,20 dinars. Selon lui, cela engendre pour l'entreprise un déficit de 80 milliards de dinars. Une situation qui serait aggravée notamment par les décisions de soutien à la facture d'électricité prises en faveur des régions du Sud et des hauts-Plateaux.En 2014, les subventions implicites des produits énergétiques consommés sur le marché national auraient dépassé les 1000 milliards de dinars. Selon un rapport du FMI datant également de 2014, l'Algérie consacre 11% de son PIB aux subventions à l'énergie.ArbitragePourtant, ce ne sont pas les catégories de populations les plus vulnérables qui en tirent le plus gros bénéfice. L'enquête de l'office national des statistiques sur la consommation des ménages montre que 20% des ménages aux revenus les plus élevés représentent 48% des dépenses de carburants et consomment 10 fois plus que les 20% des ménages les plus pauvres. Selon certains experts du ministère des Finances, les subventions de carburants bénéficient essentiellement aux catégories les plus riches de la population.Habitués à une énergie bon marché, les ménages algériens consentiront-ils un jour à payer l'électricité ou le carburant à son prix coûtant ' Pas sûr. Pour l'électricité par exemple, le PDG de Sonelgaz a préconisé que l'augmentation des prix toucherait d'autres clients que les ménages, sachant que ces derniers consomment 60% de l'énergie électrique produite.Augmenter les prix de l'électricité ou de l'essence, taxer davantage les ménages ou les industriels, quelles que soient les décisions pouvant toucher au soutien de l'Etat dans ce secteur, elles feront assurément des mécontents. Boudjemaâ Kemiche, PDG du groupe Ifri, estime qu'augmenter les tarifs de l'électricité pour les industriels serait «catastrophique» du point de vue des répercussions qui seraient induites. «Si on augmente les charges, les produits seront plus chers pour les consommateurs, qui font déjà face à une dévaluation du dinar. De plus, l'économie perdrait son avantage comparatif, notamment à l'export».Il est également impossible de taxer davantage le gasoil qui est utilisé dans plusieurs secteurs, dit-il. En revanche, le gouvernement a tout intérêt à augmenter le prix de l'essence, sujet à beaucoup de gaspillage, suggère-t-il. Pour cela, il devra d'abord se décider à attaquer le dossier des subventions. Une question un peu compliquée au vu de la conjoncture politique et sociale actuelle.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)