Soumis à un pillage qui n’arrête pas de leur ôter de vastes hectares sous l’effet du déboisement criminel, les espaces forestiers dans la wilaya de Jijel n’échappent pas à l’autre massacre que leur cause la carbonisation du bois.
A la Conservation des forêts, le phénomène est pris au sérieux, à tel point qu’il mobilise tous les efforts pour l’endiguer.
«Mais que voulez vous qu’on fasse, malgré nos incessants appels lancés à l’adresse de ceux qui s’adonnent à la carbonisation du bois d’une manière illégale, afin que leur activité soit régularisée, on continue de sévir dans la forêt, on pille ses richesses, on coupe sauvagement le chêne-liège et on refuse de s’inscrire dans une démarche légale, car nous avons du bois à proposer pour cette industrie informelle», déplore le Conservateur des forêts.
Du bois qui sert à la carbonisation, il y a en a bien sur, selon notre interlocuteur. Il provient de l’assainissement de la forêt.
«Tout le bois qu’on récupère peut être utilisé pour cette activité, mais, du côté de ces gens- là, on préfère s’attaquer au chêne-liège qui se trouve à portée de la main», se désole ce responsable.
En dépit de cet amer constat, la Conservation des forêts a pu gagner la confiance de certains qui se sont rapprochés de ses services pour activer légalement dans ce circuit.
«Il y a certains qui sont venus vers nous, mais c’est peu par rapport au grand préjudice qu’on fait subir à la forêt à cause de la fabrication du charbon de bois illégalement», précise-t-il.
Pour faire face à ce fléau, une lutte implacable est continuellement menée pour traquer les auteurs de cette activité.
«Ils sévissent clandestinement, mais nos services sont à leurs trousses, on les pourchasse là où ils se trouvent», affirme avec détermination notre interlocuteur.
Au bureau de ce responsable, on nous montre des photos du bois coupé illicitement. Des plaintes contre X sont également répertoriées, tout comme des PV de saisie de quantités du bois carbonisé. De grandes quantités de cette matière illégalement fabriquée sont régulièrement saisies dans les différentes localités forestières de la wilaya de Jijel.
«Notamment à El Milia, où il y a une filière qui active entre cette région et les localités limitrophes de la wilaya de Skikda», précise-t-on.
A Jijel, tout comme ailleurs, dans les autres régions forestières du pays, cette industrie est boostée par une forte demande sur le charbon du bois.
«Il s’écoule facilement et à prix d’or chez les restaurateurs», fait-on remarquer.
Pour la Conservation des forêts, la meilleure solution pour mettre un terme à ce problème reste le lancement d’investissements dans cette filière.
Selon le premier responsable de ce secteur, un investisseur est déjà retenu pour se lancer dans cette industrie créatrice d’emplois, qui peut s’avérer l’ultime recours pour sauver ce qui reste de la forêt.
Amor Z.
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Posté Le : 06/07/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Amor Z.
Source : elwatan.com du jeudi 6 juillet 2017