Algérie

Capacités d'accueil dépassées, surcharge et promiscuité



Capacités d'accueil dépassées, surcharge et promiscuité
L'hygiène hospitalière est un chapitre d'une importance primordiale dans la bonne prise en charge des patients et la prévention des maladies nosocomiales. La propreté, à ce niveau, ne saurait être réduite à une simple question de nettoyage quotidien. Cela exige maîtrise scientifique des risques et savoir-faire. La mission polyvalente de l'hygiéniste exige une coordination de tous les instants avec l'ensemble des services de l'hôpital pour la mise en place des mesures appropriées et des protocoles de contrôles adéquats. Son avis est recherché par les architectes, les administrateurs et les médecins en matière d'aménagement des locaux, d'achat de matériel, d'équipement et d'occupation des salles de soins. Partout en Algérie, malades et praticiens déplorent souvent les dures conditions de travail et les défaillances multiples en matière d'hygiène médicale. A travers la wilaya Béjaïa, le problème principal réside dans la surcharge des structures publiques de santé. Les capacités d'accueil des établissements existants sont visiblement dépassées. Pour la moindre intervention chirurgicale, pour des analyses médicales poussées ou une radiologie, les malades sont contraints d'attendre longuement un rendez-vous. La situation est la même dans les sept hôpitaux que compte la wilaya (2 au chef-lieu et 5 autres implantés respectivement à Akbou, Sidi Aïch, Amizour, Kherrata et Aokas). Les patients hospitalisés s'entassent à trois ou à quatre dans une salle étroite où il n'est pas facile d'observer une application stricte des recommandations d'hygiène. En période de pointe, l'unique maternité de Tharga Ouzemmour déborde de parturientes. Elles sont parfois collées à deux, voir à trois, sur un lit à une seule place. Un spectacle pathétique qui résume les souffrances endurées depuis des années. A l'heure de la visite, parents et amis forment des files d'attente dans les couloirs pour pouvoir y accéder. A l'évidence, cette promiscuité favorise la propagation des maladies parmi les malades eux-mêmes et accroît les risques de contamination du corps soignant. Afin de réduire ce flot continuel, beaucoup de malades sont orientés vers les hôpitaux des wilayas limitrophes (Tizi Ouzou, Sétif, Constantine et Alger, notamment). Les familles relativement aisées recourent directement aux établissements privés, quitte à payer le prix fort. A ce niveau, les conditions d'hygiène sont incontestablement meilleures. Afin d'améliorer cette précieuse hygiène dans les hôpitaux publics, on doit préalablement engager des travaux d'extension pour répondre correctement à la demande. Ces dernières années, la société civile, la communauté universitaire et les praticiens réclament avec insistance l'implantation d'un CHU digne de ce nom pour offrir des espaces de soins supplémentaires et introduire des spécialités nouvelles. Il s'agit d'une condition sine qua non pour améliorer la qualité des soins, réduire les infections nosocomiales et éviter des souffrances aux malades et aux personnels soignants.K. A.




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