Algérie

Cap sur la deuxième convention régionale



Les animateurs du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) à Béjaïa veulent inscrire leur organisation dans le long terme et dans l'action, à travers la reprise des meetings dans les quartiers et les villages. C'est du moins ce qui ressort des débats, parfois houleux, qui ont marqué la réunion d'hier tenue au siège du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et dont l'ordre du jour a notamment porté sur la situation du PAD de Béjaïa ; le compte-rendu des différentes commissions chargées d'élaborer un avant-projet de texte à soumettre aux acteurs de ce pôle démocratique qui regroupe des partis politiques, des syndicats, des associations, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, des universitaires et des personnalités du monde de la culture, et ce, en prévision de la tenue de la 2e convention de cette organisation. Le premier point a été consacré à une présentation succincte de la situation sociopolitique qui prévaut dans la wilaya, notamment sur le front social, les examens du BEM et du baccalauréat.Une déclaration devra sanctionner ladite réunion pour dénoncer la vague de "répression inédite et inacceptable" qui continue, selon ces animateurs, à s'abattre sur des manifestants pacifiques et qui se traduit par le maintien en prison de détenus d'opinion et politiques, mais aussi par la remise en cause des acquis arrachés en 1988 et depuis le 22 Février 2019.
Après avoir évoqué la situation prévalant dans la wilaya de Béjaïa, certains intervenants ont appelé à constituer un front social, un Front des travailleurs, un Front uni des syndicats, pour les uns, car ils estiment que la question sociale s'imposera dans les semaines et mois à venir. Plus encore, elle sera un enjeu post-Covid-19. C'est le point de vue de Malek Sbaïhi et de Saddek Chouali.
L'un des intervenants a expliqué : "Nous voulons constituer un rapport de force. Pour cela, nous devons être portés par toutes ces dynamiques qui composent le mouvement du 22 Février." Karim Boudjaoui a rappelé les points de convergence autour desquels s'accordent les animateurs du PAD, à savoir le départ du système, la primauté du politique sur le militaire, la libération des détenus d'opinion et politiques et, enfin, comment faire face au rouleau compresseur que représente le régime actuel, qui s'en tient à sa feuille de route et qui essaie d'étouffer la libre expression et le débat contradictoire. Et pour régler ce problème de dysfonctionnement qui touche le PAD Béjaïa en tant qu'organisation, c'est en cela qu'il faut organiser rapidement cette deuxième convention.
Le président de la séance, Mouloud Deboub, a posé le problème du lieu devant abriter cette importante réunion. Lorsque la mobilisation était forte, la première convention s'était déroulée à la salle de conférences de l'APC de Béjaïa. À présent, ils se savent attendus sur ce point. Le pouvoir politique réprime, indique-t-on, toutes formes d'expression démocratique car il obéit à une orientation qui s'inscrit dans le cadre de la remise en cause des droits et libertés, arrachés haut la main lors des luttes antérieures. Et ils savent pertinemment que sans direction collégiale, un mouvement, aussi puissant soit-il, est voué à l'échec.
De son côté, Abdennour Moula, un militant au long cours, a expliqué dans son intervention que dans la situation actuelle, "il n'y a pas de vision politique. C'est là que nous devons intervenir en tant que PAD et montrer le chemin. Notre cadre de mobilisation accompagne, certes, le mouvement, mais nous sommes dans une mutation politique. Nous devons agir pour apporter quelque chose et aller vers un front uni des travailleurs, par exemple".


M. OUYOUGOUTE


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