Algérie

Cap sur l'exploitation du patrimoine local



Cap sur l'exploitation du patrimoine local
Améliorer les ressources financières des communes ne doit pas se limiter au recouvrement de la fiscalité locale et aux aides de l'Etat, mais il y a lieu de chercher d'autres moyens en exploitant le patrimoine local notamment.C'est ce que nous fera remarquer le professeur Ali Debbi de l'université de M'sila qui a eu à mener des travaux sur les finances locales et la gestion des collectivités locales. Pour Ali Debbi, le problème ne réside pas uniquement dans la fiscalité locale, puisque ce dossier, qui est soulevé régulièrement, tarde à être pris en charge de manière à permettre aux communes d'avoir une autonomie financière.
«Parce que les pouvoirs publics ne veulent pas vraiment que les communes aient cette autonomie financière, il faut une décision politique pour cela. Mais à ce jour, l'Etat ne prend pas ses responsabilités en matière de taxes», notera-t-il, proposant de donner la possibilité aux communes d'exploiter leur patrimoine pour avoir de nouveaux financements. Mais aussi revoir à la hausse la valeur des taxes graduellement et améliorer le service public en parallèle. «La question principale est de ne pas penser seulement à la fiscalité locale, mais à d'autres ressources qui sont disponibles, notamment le foncier local. «Il y a une diversité à exploiter. Faudrait-il dans ce cas inciter les communes à recenser le patrimoine local et à établir des données exactes sur le niveau de son exploitation», résumera-t-il. Parallèlement, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales est appelé à adopter des mécanismes pour évaluer l'effort des communes en matière d'exploitation du patrimoine et à instaurer un climat de compétitivité intercommunal.
En prévision de la révision du Code de la commune, le professeur Ali Debbi propose que la mesure actuelle, accordant aux communes la prérogative de créer des établissements publics, soit renforcée en associant le privé via le partenariat public-privé ou en optant pour les concessions. «L'Etat a trop dépensé pour l'investissent public, et il doit valoriser cet investissement : ??Exploiter cette voie est une urgence, car elle va encourager les maires ??qui osent'' et aura un impact central sur le développement local, mais surtout sur la création de l'emploi !'' », expliquera-t-il, appelant dans le même sillage à mettre en place des mécanismes de suivi pour veiller sur la pérennité de ces établissements. Mais aussi à inciter les communes à animer la vie dans la ville. «Il faut que la ville algérienne fasse des efforts en matière d'animation, que ce soit pour le jour ou pour la nuit», dira notre expert, citant comme exemple les manifestations commerciales, culturelles et sportives.
Ce qui est une occasion, toujours de l'avis de M. Debbi, pour alimenter les recettes : «L' Etat doit aussi suivre ce volet et évaluer les efforts de chaque commune en instaurant des indicateurs, comme les autres volets.» Cela pour souligner que les niches de richesses locales sont nombreuses. Elles ne cherchent qu'à être exploitées au profit du développement local. Pourvu que l'administration s'implique en mettant à la disponibilité des élus l'information recherchée.


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