Algérie

Cap Carbon - Le plus haut phare naturel du monde se trouve en Algérie



Cap Carbon - Le plus haut phare naturel du monde se trouve en Algérie
Un livre trouvé par hasard dans une bibliothèque publique intitulé L’architecture des phares, de l’architecte français Daniel Raes, analysant tous les phares de France fut à l’origine de ma recherche sur les phares en général dans le monde et que ne fut elle pas surprenante la découverte que le plus haut phare naturel du monde se situe sur la côte algérienne : le phare du cap Carbon à Bejaïa.

Initié en 1870 et inauguré en 1906 pendant la période coloniale, il se situe sur un éperon rocheux de la tête insulaire qu’est le cap Carbon dans le prolongement du parc national du Gouraya. Sa base est percée d’arches naturelles qui ajoutent à la beauté et à la typicité du phare qui est par ailleurs la fierté des cartes postales de Béjaïa et de sa région. L’axe de la lampe culmine à 242m au dessus du niveau de la mer. Le bâtiment du phare lui-même n’est qu’à 15 m au dessus du sol. C’est un phare dit d’atterrissage d’une portée lumineuse de 28 miles nautiques qui indique que le port de Bgayet (Bejaïa) n’est qu’à quelques brasses. Il est géré par l’Office national de signalisation maritime algérien.

Le plus haut phare du monde se trouve quant à lui à Djeddah en Arabie-Saoudite. Il a une hauteur de 133 mètres et le deuxième plus haut phare du monde se trouve à Yokohama au Japon avec une hauteur de 106 mètres.

De passage à Béjaïa, les touristes ne manquent pas d’emprunter la route carrossable du cap Carbon jusqu’à son extrémité et ensuite traverser à pied le tunnel piéton pour découvrir enfin derrière la montagne du Gouraya au dessous d’eux la presqu’île surmontée du magnifique phare. Le coup d’œil sur la mer, le cap et la côte très escarpée dans cet endroit est magique. Un endroit rare, encore sauvage, non attaqué par la bêtise humaine. Seul le chant des grillons vous accompagne dans cette communion avec cette nature immuable et le phare.

Classification des phares

Les gardiens de phares classifient les phares ainsi :
-Les phares "paradis" situés à terre
-Les phares "purgatoires" situés sur des îles
-Et les phares "enfer" isolés en mer et dont la relève est dangereuse. Leur construction relevait du titanesque.

Les types de phares sont de trois ordres:
-Les phares de 1er ordre de 60km de portée
-Les phares de 2ème ordre de 40 km de portée
-Les phares de 3ème ordre de 28 km de portée

L’architecture des phares est entièrement fonctionnelle et leur construction doit être le plus solide possible pour résister à la violence des éléments. Il n’y a pas de place pour une éventuelle décoration. Malgré cela un phare est généralement beau à voir, il fait rêver et en même temps il indique le chemin et donne la certitude aux navigateurs d’être près de la terre ferme.

Le phare d’Alexandrie

Au tout début, au plus loin que l’on remonte dans le temps le plus ancien phare que l’on connaisse est le phare d’Alexandrie, une des sept merveilles du monde. Disparu, faute d’entretien et dans les tremblements de terre du 11e et 14e siècle, ses ruines furent retrouvées dans le port d’Alexandrie par l’archéologue français J-Y Empereur en 1995.

Le phare d’Alexandrie a été construit sous le règne du successeur d’Alexandre le Grand, Ptolémée 1er sur l’île de Pharos au large d’Alexandrie vers 280 avant J-C. L’île avec le temps fut reliée à la terre ferme par les alluvions du Nil. Le mot phare nous vient de la dénomination de l’île « Pharos ». C’est le successeur de Ptolémée 1er, Ptolémée II Philadelphe qui termina sa construction. L’architecte Sostrate de Cnide imagina ce bâtiment qui devait recevoir un feu permanent qui, lui-même, devait être visible le plus loin possible sur la mer par les navires.



L’architecte conçut une tour solide de 130 à 135m. Cette tour avait 3 étages. Le premier au sol était de plan carré, le deuxième de plan octogonal et le dernier de plan cylindrique. Au sommet de cette tour le feu permanent était probablement réfléchi par des miroirs en bronze. Un feu de bois qui exigeait de rudes efforts pour qu’il soit d’une intensité suffisante. Certaines sources disent que le phare d’Alexandrie était visible de 50km.

Les phares par la suite se sont tous inspirés du phare d’Alexandrie pour sa construction. Une sorte de donjon ou de ziggourat dont la base est plus large que le haut pour la résistance aux vents et aux tempêtes. Au sommet on y place le feu et plus tard, lorsque la technique l’a permis, la lampe. Dans la tour se trouve aussi le logement du gardien.

Les phares aujourd’hui

Les phares, de par leur situation et leur position pouvaient être difficiles d’accès et y vivre était rude pour les gardiens. C’est pour cette raison que, dès que la technique eut rendu possible, on a automatisé les phares particulièrement ceux situés en mer. Aujourd’hui, la technologie de pointe utilisée pour la navigation GPS accuse une précision de géo localisation largement suffisante et très satisfaisante. C’est le transport maritime qui a le premier fait appel à la géo localisation par satellite.

Que vont donc devenir les phares maritimes vu l’évolution de la technique de la navigation en mer? A quelle utilisation nouvelle doit on vouer les phares. Faut il les conserver et pourquoi les conserver? Peut on les exploiter à des fins touristiques ? Ce sont autant de questions et de réponses à émettre si on désire ne pas les abandonner à leur triste sort! En Algérie sur les 1200km de côtes, on compte 25 phares.

On a quelques fois fait des reconversions intéressantes :
-En Bretagne on a reconverti des phares en logements touristiques, maisons d’hôtes ou en habitation.
- En Algérie, le phare de Bengut à Bordj Fnar (Dellys) est en passe de devenir un musée maritime (voir no 41 Amenhis)
- Un des exemples de reconversion très réussie est la tour de Leandros au large d’Istanbul dans le Bosphore qui est devenu un café et un restaurant populaire en 1996 ; des bateaux privés font la navette depuis la ville, emmènent les clients pour les laisser rêver devant un café turc en admirant la vue spectaculaire sur l’ancienne capitale romaine, byzantine et ottomane.



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