Algérie

CANNES 2012


Nonobstant le bond qualitatif de la quinzaine des réalisateurs, avec le cinéma novo latino-américain, incarné par Nelson Pereira Dos Santos et malgré la présence remarquée et prometteuse de Merzak Allouache et de Rachid Djaidanin, franchement, je suis plus ou moins déçu par la sélection cannoise de l'an 2012.
Et je tenais à le faire entendre avant la grande marche de la Palme d'or. Car avais-je observé qu'après le cru exceptionnel de l'an dernier, la sélection 2012 rappelle plutôt l'édition 2010 et sa tendance à un cinéma mondial faussement rafraîchissant et pas universaliste sur les bords d'un cinéma d'auteur. Un cinéma qui donnerait sa chance à un autre Lakhdar Hamina, depuis un autre monde plus vaste que le tiers en termes d'inspiration, de création et de composition. L'autre principale raison de ma déception est l'absence de Prometheus de Ridley Scott et de The Dark Knight Rises de Christopher Nolan. Sans occulter l'autre raison corollaire à ma déception et qui tenait son origine à la présence de Michael Haneke à ce festival de Cannes ; une présence qui a de quoi sérieusement laisser dubitatif quant à la teneur académique de la sélection cinématographique du festival de Cannes. Et pourquoi vous le cacher : sa Pianiste de 2001, à la sulfureuse thématique sexuelle incarnée par Isabelle Huppert et qui n'est point mon genre de femme dans le cinéma de Cannes, ni dans ma vie de mélomane algérien qui aimait le piano à la note d'un Richard Clayderman et d'un Francis Laine. La composition d'une Isabelle Huppert imprégnée par le talent exceptionnel d'une Diane Venora dirigée par l'immense Clint Eastwood dans Bird, le temps d'un grand moment de jazz avec Charlie Parker ! Oui, j'ose le dire, pour avoir vu certains de ses films, Michael Haneke, c'est la glaciation émotionnelle du cinéma dans sa qualité cannoise comme dans sa thématique. Une glaciation émotionnelle contaminant jusqu'aux critères de sélection de cette année. Oui, la glaciation de la mort est le dénominateur commun de plusieurs films dans la sélection de 2012. Et je cite à nos amis cinéphiles, notamment Holy Motors, ce film dans lequel un homme ne cesse d'emprunter des identités transsexuelles. Lui, qui n'a d'ailleurs pas de vie, pas d'attache, pas de foyer et point de famille. Mais, il y allait de sa quête excavatrice pour une famille, une stabilité et une vie portée par un enfant qui naîtrait d'un amour de femme. Mais cet homme pouvait-il réussir dans sa glaciation émotionnelle et depuis ses perversités transsexuelles et homosexuelles ; certainement pas, vous dis-je ! Et moi l'Algérien qui ne milite dans aucun parti politique algérien et qui pourrait être l'incarnation d'une gauche algérienne, moderne, républicaine et pragmatique à la Tony Blair, avec des valeurs et de la justice sociale en plus, et une vassalité en moins, eh bien, j'ai le courage de dire ma pensée in this holy motors : dire que la transsexualité et l'homosexualité ne sont pas des orientations sexuelles, car en fait, elles sont la symptomatologie d'un dérèglement hormonal. Oui, une perversité pulsionnelle au sens biologique et pathologique du terme. Et la meilleure tolérance qu'on puisse témoigner à l'égard des homos, c'est de les intégrer dans la vie, en leur faisant admettre cette vérité assénante, qui est à même de les convaincre à s'astreindre à des psycho-thérapies adéquates, sinon leur interdire de s'adonner à des perversités thailandaises à la Frédéric Mitterrand. Tiens, tiens, l'ex-ministre de la Culture en France. Un ministre qui ne laissa pas son poste orphelin après le 6 mai 2012. (relisez son livre vantant sur des bords pédophiles, le tourisme sexuel, et vous comprendrez mieux). Oui, l'homosexualité, c'est quelque part la mort de la vie et de l'amour que peuvent porter un homme et une femme dans le cinéma de Cannes, dans les arts ou dans une relation portée par un contrat d'amour et pour la vie. Elle est aussi ce cri strident d'une fausse note assassine et contre-nature qui venait de tuer la magnificence de Saturday night's alright and the Sleeping with the Past, dirait la composition d'un Elton John. Et conséquemment l'art qui a si violenté James Dean jusqu'à la mort. Et vous n'avez encore rien vu, d'Alain Resnais, qui brave la mort. Un homme de théâtre fait convoquer ses amis acteurs après son décès. Lui, qui a déjà enregistré une requête avant de mourir ; ce film semble être librement adapté de la pièce de théâtre Eurydice de Jacques Anouilh, en reprenant l'idée qu'il faut (l'impossible étant qu'il faille) parfois mourir pour mieux poursuivre son œuvre, sinon survivre à l'inachevé d'un mérite si ce n'est un échec, et ce, par une mise à mort programmée. Dans un registre plus réaliste, La Part des anges de Ken Loach symbolise la rédemption d'un délinquant qui se passionne pour la distillation du whisky. Cette part est l'alcool qui s'évapore pendant le vieillissement en fût, le reste finissant dans une bonne bouteille. C'est peut-être là, pour Ken Loach, une allégorie de ce qu'il faut abandonner de soi pour se bonifier une renaissance qui risque d'être fatale si l'enfantement y était par une addiction démoniaque à l'alcool. Une allégorie qui nous renvoie à la pianiste de Michael Haneke. Mais vers quoi cette mort imagée par glaciation émotionnelle à Cannes conduira-telle ' Réponse à Cannes de la palme, un jour de l'an 2012. Un jour pendant lequel j'espère tant que ladite mort ne sera pas celle du cinéma de Cannes que nous aimions tant, nous autres qui sommes les Algériens de la cinéphilie exigeante et indépendante, d'esprit-critique.


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