Canicule et farniente au quotidien

Avec des températures flirtant allégrement avec les 40° à l’ombre, les villes et villages de la wilaya de Mila sont en plein dans la fournaise. Situation aggravée par la prolifération des moustiques, les coupures d’électricité, pas trop longues heureusement, et les pannes parfois prolongées dans la distribution de l’eau potable. Face à cet état de fait, les habitants sont confrontés à un quotidien infernal. Les personnes âgées souffrant de maladies chroniques et les enfants en bas âge sont mis à rude épreuve. «De nombreux cas d’admission pour troubles respiratoires ont été signalés au niveau des structures sanitaires de la wilaya, mais sans gravité majeure», a révélé une source médicale. Entre midi et 17h, les rues et les marchés sont quasiment désertés. Piqués par les dards brûlants du soleil, les gens sont pressés de rentrer pour se livrer à un doux farniente. Les rares espaces sous les arbres offrant une modeste ombre, ainsi que les jardins publics mal entretenus et se comptant sur les doigts d’une seule main, sont squattés matin et soir par les riverains en mal de repos et d’air frais. Les jeunes, les désœuvrés et les retraités, à défaut d’endroits appropriés de détente, s’entassent, chaque jour que Dieu fait, dans les cafés crasseux. Blasés et dépités, ils n’ont pour unique occupation que la lecture des journaux et les interminables potins. Attablés autour de deux boissons rafraîchissantes, au fond d’une cafétéria de la cité des 1109 Logements, M. Nabil et son compagnon B. Lyès, se disant des chômeurs éternels, sont rongés par le désespoir. «Nous suffoquons de chaleur, alors que les nantis se payent des vacances au bord de la mer. Nous n’avons d’autres perspectives que de fréquenter tous les jours le même coin et veiller dehors jusqu’à 2h du matin à la recherche d’une once de fraîcheur», se lamentent-ils. Leur sort est identique à des centaines de leurs pairs qui n’ont pas de quoi se permettre une journée au bord de la mer.