Algérie

CANICULE, DESŒUVREMENT ET MAL-VIE Triptyque infernal à Mila



Malgré son statut de chef-lieu de wilaya, Mila ressemble à ces contrées perdues où, pour vivoter, il faut une sacrée dose de courage et de sacrifices, surtout en cette période caniculaire et de jeûne.
Une période propice aux multiples désagréments insupportables à vivre, à une anarchie devenue un mode de vie, dégageant un tableau implacable et apocalyptique fait de saleté, de l'incivisme, de suffocation et de désœuvrement et dont est responsable et en même temps victime une population résignée, parquée dans des cités lugubres, sales et hideuses où les odeurs nauséabondes, les détritus jonchant tous les espaces, les colonies de rats et les essaims de moustiques forment son lot quotidien. Si on ajoute à ce décor infernal les fréquentes et pénalisantes coupures d'électricité et la rationalisation de ce liquide précieux et indispensable qu'est l'eau, distribué au compte-gouttes malgré son abondance (le fameux barrage de Beni- Haroun qui se trouve à proximité faisant foi) la boucle est bouclée ! Mila ressemble, à s'y méprendre, à un grand bagne où sont «internés des forçats purgeant dignement leur peine» (destin), qu'à une agglomération prospère et florissante subissant positivement les bienfaits d'une politique salvatrice d'un développement global intégré qu'on annonce, en haut lieu, à coups de dizaines de milliards de dollars ! Mais tant qu'il y a cette incurie des hommes, se prenant pour des responsables, faite d'inculture, d'incompétence et de prédation, peut-on aspirer à mieux ' C'est que la ville est livrée à une non-gestion désastreuse et ne dispose toujours pas du moindre équipement ou moyen de distraction ou d'évasion à proposer à une population qui ne sait quoi faire de son temps ni le moindre espace à offrir à une famille fuyant la fournaise diurne ou nocturne d'un minuscule appartement durant cette période caniculaire où la seule échappatoire reste incontestablement la côte jijelienne. Il n'y a qu'à voir l'impressionnante flotte, particulièrement les week-ends, qui s'élance chaque matin vers Jijel (voitures particulières, minibus, J9) pour s'en rendre compte ; car Mila, dans l'état actuel des choses, est tout simplement incapable d'offrir quoi que ce soit à ses habitants ! Bref, Mila doit changer, elle doit absolument sortir de sa ghettoïsation en s'ouvrant davantage vers la région, la modernité et l'investissement privé pourvoyeur d'infrastructures et d'équipements de service. Certes, les nombreux milliardaires de la ville, propriétaires de l'essentiel du tissu foncier urbain, n'aiment pas trop investir, par manque de culture ou par souci d'être découverts, préférant plutôt garder leur pactole à portée de main pour pouvoir le compter et le recompter ; mais à l'administration également de «débureaucratiser» un tant soit peu sa gestion et ses agissements afin de permettre au peu de dossiers qui lui sont soumis d'aboutir !


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