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Candidatures à la présidentielle égyptienne : un casting préparé de main de maître...



L'invalidation des candidatures les plus polémiques pour l'élection présidentielle égyptienne place désormais au premier plan des personnalités islamistes ou laïques plus consensuelles et susceptibles de calmer le jeu politique, relèvent des analystes.
La commission électorale a confirmé mardi soir l'élimination de dix candidats sur 23, en raison de dossiers de candidature irréguliers ou incomplets pour ce scrutin dont le premier tour est prévu le 23 mai. Parmi eux, trois hommes très en vue, mais divisant profondément l'opinion : Omar Souleimane, ancien chef des redoutables services secrets du président déchu Hosni Moubarak, Khairat Al Chater, riche homme d'affaires et éminence grise des Frères musulmans, et Hazem Abou Ismaïl, un salafiste au discours populiste. Leur invalidation «est très importante, car elle élimine les candidats les plus controversés», relève Moustafa Kamel Sayed, professeur des sciences politiques à l'université du Caire.
«La candidature de Souleimane se heurtait à l'opposition des révolutionnaires et des islamistes, celle de Chater dérangeait une grande partie de l'électorat», ajoute-t-il.Quant au salafiste Abou Ismaïl, «il a suscité beaucoup d'enthousiasme chez certains, mais aussi la consternation d'une grande partie de l'opinion».
Amr Moussa sur orbite
Ces invalidations «pourraient ramener le calme dans le pays, permettant ainsi de préserver la révolution, adopter une Constitution, élire un président et renvoyer l'armée (au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak) dans ses casernes», estimait dès mardi dans le journal Al Chourouq l'éditorialiste Fahmy Howeidy. Un récent sondage publié par le quotidien Al Ahram montrait que ces retraits profiteraient largement à des personnalités moins controversées, notamment l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa pour le camp laïque et l'islamiste modéré Abdelmoneim Aboul Foutouh.
Ancien ministre des Affaires étrangères de M. Moubarak, M. Moussa a néanmoins pris soin d'afficher de la compréhension pour les révoltes du Printemps arabe. Il récupèrerait une bonne partie des voix de M. Souleimane, mais sans être un épouvantail pour l'électorat islamiste et «révolutionnaire». M. Aboul Foutouh, lui-même ancien cadre dirigeant des Frères musulmans, évincé l'an dernier, devrait profiter des éliminations des deux autres grands candidats islamistes, Chater et Abou Ismaïl. Réputé modéré, il a le soutien de nombreux jeunes Frères musulmans en conflit avec la ligne conservatrice de la confrérie, et bénéficie d'une bonne image parmi les mouvements issus de la révolte anti-Moubarak.
La nouvelle donne politique pourrait aussi profiter à Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre de M. Moubarak, au profil de technicien. Il pourrait toutefois être éliminé en cas de promulgation d'une loi interdisant aux anciens Premiers ministres de l'ère Moubarak de se présenter. Mohammed Morsi, patron du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), issu des Frères musulmans et «candidat de rechange» de la confrérie, pourrait récupérer une partie du vote islamiste. Avec son profil d'homme d'appareil sans grand charisme, il pourrait toutefois avoir du mal à s'imposer.




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