Des bacheliers ont dû passer l'épreuve de langue espagnole, alors qu'ils ne l'avaient jamais étudiée auparavant.
Ils ont entre 14 et 17 ans et voient tous leurs horizons se boucher. Lycéens sérieux, assidus et prêts à en découdre avec la rude épreuve du bac pour accéder au niveau supérieur, ils étaient, il y a près d'un mois, plein d'enthousiasme et d'ambitions. Ils sont à présent profondément déçus et démotivés. Pire, ils dépriment et sont gagnés par le découragement, ils n'attendent même pas les résultats du bac.
Pour quelles raisons ' Parce qu'une des décisions de dernière minute de notre illustre ministère de l'Education nationale leur a coupé l'herbe sous les pieds.
Explications : «Nos enfants sont dans une classe spécifique du lycée Bouaâmama d'Alger, filière économie sociale ; ils ont été dispensés de la langue espagnole durant toute leur scolarité dans cet établissement de façon réglementaire, parce qu'ils n'avaient jamais étudié cette langue auparavant. Il leur a été annoncé, dix jours avant l'examen du bac, que la dispense ne leur a pas été accordée cette année», raconte, dépité, un parent d'élève.
Malgré les plaintes et la colère des parents d'élèves qui se sont indignés contre cette scandaleuse incohérence administrative, les lycéens en question ont dû passer l'épreuve de langue espagnole alors qu'ils ne l'avaient jamais étudiée auparavant. Sur tous leurs bulletins de notes, notamment ceux du dernier trimestre, il est pourtant clairement notifié «dispensé» sur la case «langue vivante 2 : langue espagnole». «Ils n'attendent même plus les résultats parce qu'il est évident qu'ils auront des notes éliminatoires qui compromettront leur bac», s'insurge un autre parent d'élève. Depuis que la directrice du lycée a annoncé le refus notifié par le ministère de l'Education d'accorder la dispense à ces lycées, les parents d'élèves ont tenté, tant bien que mal, d'entrer en contact avec les responsables de l'enseignement secondaire et supérieur au sein du ministère de l'Education nationale, en vain.
«Nous nous sommes présentés plusieurs fois au ministère lors des journées dites de réception, mais personne ne nous a pris en considération, on nous a même traités avec mépris une fois là-bas», explique un parent d'élève indigné par cette profonde injustice qui risque de compromettre l'avenir de son enfant. «Le pire est qu'après l'annonce de cette décision, soit dix jours avant les épreuves du bac, nos enfants ont été pris par un stress insurmontable qui les a perturbés, même dans les autres épreuves», ajoute-il.
Et un autre de se s'indigner : «S'ils nous avaient averti en début d'année, nous aurions pu aider nos enfants à travailler la matière, mais ils ont eu l'outrecuidance de l'annoncer seulement dix jours avant la date d'examen.»
Ou comment le ministère de l'Education nationale et son arsenal de réformes décousues brise des élans et compromet l'avenir de petits Algériens pleins de bonne volonté.
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Posté Le : 30/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fella Bouredji
Source : www.elwatan.com