Candidats du FLN dans la circonscription de France-Nord

Tiendront-ils parole ' Les candidats du FLN pour les législatives de la circonscription France-Nord s'engagent, s'ils sont élus, à ne pas empocher leurs indemnités de parlementaires. La promesse a été faite hier, lors d'une conférence de presse au siège de campagne à Barbès. Leurs salaires, ont-ils assuré, serviront à payer les frais d'une permanence qu'ils veulent ouvrir à Paris. La liste est conduite par Djamel Bouras, présenté comme un industriel en produits pharmaceutiques. Sa colistière, Regaïnia Nadin, est médecin. Ils ont pour suppléants Lakhdar Menasria, un informaticien, et Khedidja Benzergan, enseignante.
Si leur engagement est tenu, il pourra peut-être faire oublier les carences du député sortant qui aura passé le plus clair de son temps en Afrique du Sud. Dans la mandature sortante, le député du RCD, Rafik Hassani, avait recruté un attaché parlementaire et a tenu plusieurs réunions au siège du parti où la presse nationale était régulièrement invitée. Son exemple aurait gagné à être imité, surtout en Algérie.
La liste FLN reprend en adaptant le slogan de campagne de Abdelaziz Bouteflika qui se présentait en 1999 : 'Pour une Algérie fière et digne'. En France, ça donne 'Pour la fierté et la dignité de notre chère communauté'.
Le programme, approuvé par la direction du parti, est un catalogue de promesses dont certaines recoupent celles des autres listes, mais qui risquent de demeurer vaines tant elles n'ont jamais cessé d'être portées à chaque élection. C'est notamment le cas pour la création de filiales de banques algériennes ou la création d'une compagnie aérienne à bas prix pour faire baisser le coût des billets. Autre promesse : la fin d'une discrimination consacrée par la LFC 2009 au mépris de la Constitution. Alors que ce texte fondamental a inscrit dans ses lignes l'égalité entre les citoyens, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a piétiné ce principe en assimilant les membres de la diaspora à des étrangers lorsqu'ils portent des projets d'investissement. Outre la fin de la règle du 49-51% les concernant, les candidats FLN réclament aussi l'égalité d'accès aux avantages accordés par l'Ansej et la Cnac. La proposition la plus novatrice concerne les couples mixtes. Alors que l'Algérie se plaint du comportement réservé par les consulats à ses ressortissants mariés à des étrangers, son administration n'est pas indemne de tout reproche puisque les conjoints étrangers de citoyens algériens sont confrontés à des difficultés encore plus insurmontables. Les candidats du FLN demandent un geste humanitaire : un visa gratuit et de long séjour au conjoint d'Algérien ou d'Algérienne.
'Cette facilité accroîtra le flux avec le pays et désengagera nos consulats', expliquent-ils. Le FLN prévoit, d'ici la fin de la campagne, trois meetings à Paris, Lille et Metz.
A. O.