Algérie

Candidat invisible, dérapages verbaux, parti pris de l'administration et des médias publics...



Candidat invisible, dérapages verbaux, parti pris de l'administration et des médias publics...
Les Algériens assisteront à une campagne inédite. Un avant-goût est déjà donné par les différents dérapages verbaux.La campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril sera lancée aujourd'hui et prendra fin le 13 avril au soir, soit 3 jours avant la date du scrutin. Les six candidats retenus par le Conseil constitutionnel, en l'occurrence Abdelaziz Bouteflika, Ali Benflis, Moussa Touati, Ali Fawzi Rebaïne, Belaïd Abdelaziz et Louisa Hanoune s'y lanceront, dès ce matin, afin de présenter leurs programmes aux Algériens. Mais, contrairement aux précédentes campagnes et élections présidentielles, celle d'avril 2014 revêt un caractère inédit. Elle l'est du fait que l'un des candidats sera absent et ce seront ses partisans qui défendront son image auprès des électeurs. Une image écornée par 15 ans de règne où les scandales de corruption le disputent à l'incurie à tous les niveaux. Ce à quoi ses défenseurs répondront dans leurs rencontres avec les citoyens sur plusieurs questions relatives au bilan du Président-candidat. Cette campagne est tout autant atypique du fait que les cinq autres candidats doivent convaincre de la transparence de l'élection. Vu les moyens mis à la disposition du Président-candidat et la partialité affichée de l'administration, notamment lors de la collecte des signatures et parrainages, la tâche sera rude pour eux que de convaincre les électeurs, au nombre de 22 millions, que l'élection est ouverte et que les jeux ne sont pas encore faits. Les cinq auront aussi la lourde tâche de convaincre de la nécessité même d'aller voter. Ils feront face aussi au spectre du boycott et de l'abstention. Il faut dire que les soupçons de fraude risquent d'entacher la régularité du scrutin. Le parti pris flagrant de l'administration et des médias publics pour un candidat, et l'utilisation des moyens de l'Etat à son profit sont en pleine contradiction avec les engagements pris pour la transparence de la présidentielle. En revanche, un autre élément se greffe d'ores et déjà à l'élection. Il s'agit des dérapages répétés, notamment du clan présidentiel avant même l'entame de la campagne. "Les blagues" d'Abdelmalek Sellal sur les Chaouis, "les réactions" d'Amara Benyounès et tout récemment "la provocation" sur tamazight d'Ouyahia sur Berbère TV, donnent un avant-goût de ce que sera la campagne. Les réactions intempestives du clan présidentiel ne se limitent pas uniquement à ces responsables, mais d'autres soutiens sont allés jusqu'à qualifier le retour de Bouteflika aux affaires de "don de Dieu". Le Rubicon étant franchi, les partisans du chef de l'Etat s'engagent dans la campagne avec la certitude que leur candidat sortira, sans nul doute, vainqueur. Cette "assurance" serait la source des différents dérapages verbaux enregistrés jusque-là. Pire, on pourrait même assister à une montée de fièvre chez ces mêmes partisans qui feront face à une opposition farouche au 4e mandat. Ils seront, tout au moins, harcelés sur l'absence de leur candidat et aussi sur sa capacité à gérer s'il est élu. Ces lancinantes questions ne trouveront pas de réponses convaincantes, surtout lorsque l'on sait qu'en face, d'autres candidats ont décidé d'investir la campagne en challenger, à l'image d'Ali Benflis, qui ne veut surtout pas faire de la figuration.Il est donc attendu que la campagne sera des plus serrées. Les candidats ne se laisseront, certainement, pas faire. Ils risquent d'entraîner le débat vers des dépassements loin des véritables problèmes du pays.M. MNomAdresse email




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