Algérie

Cancéreux : «Nous avons mal»



Cancéreux : «Nous avons mal»
Rappel n Dès son installation à la tête du département, Ould Abbès s'était «engagé» à faire de l'humanisation des hôpitaux en matière de prise en charge du malade, son cheval de bataille.
Il avait promis une meilleure prise en charge des malades à travers l'amélioration des conditions de travail des médecins. Il s'était engagé «à mettre en place tous les moyens, surtout au niveau des services d'urgences, pour une meilleure prestation en faveur des malades» notamment les cancéreux.
Pour ces derniers, le ministre avait promis «une amélioration» de leur prise en charge, après «la réception des équipements et des structures nécessaires».
Il a affirmé que des investissements publics «importants» ont été jusque-là dépensés par l'Etat pour assurer une meilleure prise en charge de ces malades dont le nombre s'accroît d'année en année. Malheureusement, sur le terrain la réalité est autre. Les cancéreux souffrent.
Lors d'une visite effectuée à l'hôpital d'Oran, le ministre avait été interpellé par un citoyen : «Monsieur le ministre, vous dites qu'il y a de la chimiothérapie mais quand on va dans les hôpitaux, il n'y en a pas ! Laissez-moi vous dire, nous avons mal, nous souffrons beaucoup, en un an, j'ai perdu ma femme et mon frère...Pourquoi les cancéreux supportent cela ' Pourquoi sont-ils dans cette situation ' Ma femme faisait une séance de chimiothérapie et après, pendant un an, plus rien. Comment voulez-vous qu'elle guérisse ' Est-ce que vous savez que les malades utilisent les sachets de lait en plastique parce qu'il n'y a pas de poches de colostomie ' Pour l'amour de Dieu, Monsieur le ministre, faites quelque chose.»
Le cri de détresse de ce citoyen résume parfaitement la différence entre les déclarations du ministre et ce que vivent les malades au quotidien. Le ministre a été confronté à la dure réalité du terrain.
Face à cette situation, il ne trouve pas mieux que de rappeler que le nombre des centres anticancer, 17 actuellement, devra atteindre les 22 à l'échelle nationale à l'horizon 2014.
Il rappelle également qu'un budget de 250millions de dollars était prévu pour la dotation des CAC de plus de 60 accélérateurs indispensables à leur fonctionnement.
Outre les cancéreux, les autres malades se plaignent également des prestations au niveau des différentes structures de santé. De nos jours, être admis dans un hôpital est, pour beaucoup d'Algériens, synonyme de «cauchemar» vu que les moindres conditions de travail ne sont pas réunies. «Le ministre annonce à chaque fois l'ouverture de nouvelles structures de santé, mais dans la plupart des cas elles ne disposent pas du matériel nécessaire.
«A quoi bon ouvrir des hôpitaux ou des centres de soin sans le matériel qu'il faut '», s'interroge un jeune médecin, avant d'ajouter : «C'est tout cela qui fait fuir les médecins. Il faut un certain nombre de conditions pour pouvoir exercer. Pour le moment, les médecins se plaignent des conditions de travail dans la plupart des hôpitaux.»
B. M.


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