Cancer : La radiothérapie pose encore problème

Les malades atteints du cancer continuent à souffrir, à la fois de leur maladie et du manque d'équipements médicaux et de traitement. Si certains médicaments sont aujourd'hui disponibles après une pénurie contraignante, le traitement de radiothérapie fait, par contre, cruellement défaut. La présidente de l'association Nour El Doha, Samia Gasmi que nous avons contactée, a confirmé que le traitement de radiothérapie fait défaut à travers le territoire national et notamment à l'Est du pays. Les malades sont contraints d'attendre des mois pour une séance de radiothérapie. « Nous avons des rendez-vous jusqu'à 2011 », a-t-elle affirmé avec regret. La présidente de l'association des malades cancéreux prévient en soulignant que les ruptures des médicaments peuvent surgir à tout moment sachant que le personnel médical détecte chaque jour des nouveaux cas de cancer. « La tutelle doit établir un programme d'un an pour l'importation des médicaments pour éviter ainsi les ruptures fréquentes».

 Enfin, si le ministre de la santé Djamel Ould Abbès avait souligné que l'Etat a dégagé 40 millions d'euros pour importer les médicaments manquants depuis le mois de juillet dernier, certains médicaments notamment pour les enfants atteints du cancer sont à l'heure actuelle indisponibles. La présidente de l'association Nour El Doha qui avait fait part d'une légère amélioration en matière d'approvisionnement en médicaments a soulevé quelques points noirs sur cette question en évoquant l'indisponibilité de certains médicaments tels que les médicaments pour enfants vincristine, phosfamide, l'étoposide VP 16 et le néphroblastome (deux traitements en rupture depuis le mois de mars dernier).

 Enfin, la présidente de l'association a tenu également à signaler le non remboursement du traitement contre le cancer du côlon « Xéloda ». Elle a affirmé que le ministère du Travail et de la Sécurité sociale n'a toujours pas voulu enregistrer ce médicament dans la liste des médicaments remboursables, sachant que son prix est excessif et pénalise davantage les malades cancéreux.

 Notre interlocutrice a affirmé qu'elle avait adressé une lettre au ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, en lui fournissant tous les détails sur la souffrance continue des malades atteints du cancer notamment les enfants. La présidente de l'association Nour El Doha compte pour l'occasion organiser une journée scientifique sur la maladie des enfants cancéreux à Batna, en invitant un nombre important des spécialistes de la santé et les généralistes de la région Est du pays afin de sensibiliser le personnel médical sur la prise en charge médicale et psychologique des enfants atteints du cancer, notamment dans les zones les plus reculées du pays.