Cancer : des équipements pour le CHU

Les cancéreux vont-ils bientôt voir le bout du tunnel ' « On peut l'espérer maintenant », affirme le directeur du centre hospitalier universitaire de Constantine, le professeur Oubira, rencontré hier. « Depuis que nous avons reçu les trois accélérateurs, achetés aux USA, pour la somme de 4 millions de dollars, nous sommes emportés par un certain optimisme », a-t-il expliqué. Et d'ajouter que « 95 % de ce matériel se trouve sur place à l'hôpital et qu'ils ne restent que les accessoires d'informatique et d'imagerie, qui sont en cours de dédouanement au port de Skikda et que le CHU compte recevoir au courant de cette semaine ». Notre interlocuteur a ajouté que ses services s'attellent actuellement à préparer les espaces devant recevoir ces équipements, comme les travaux de réhabilitation des bunkers, pour y déposer les accélérateurs. Le professeur Oubira a décrit la procédure d'acquisition, véritable chemin de croix, qui, selon lui, a pris beaucoup de temps à cause des lenteurs bureaucratiques. « La procédure de domiciliation bancaire, par exemple, a été très pénible, mais nous avons été énormément aidés par le wali. Et puis comme nous avons fait de la dimension humaine notre credo, nous sommes arrivés à surmonter toutes les difficultés et nous sommes, ainsi que les malades, tout près de la fin du calvaire». Rappelant à cet effet l'achat par la tutelle de 56 accélérateurs qui vont être répartis à travers 22 centres dans le pays pour la prise en charge des cancéreux, le directeur du CHU a estimé que cela va contribuer énormément à atténuer la pression sur son établissement qui accueille des malades venant de toutes les régions du pays, « même d'Adrar et de plus loin », a-t-il tenu à préciser.
« Parallèlement, poursuit le directeur du CHU nous avons ce projet d'extension de la radiothérapie qui jouxte le CAC et cette structure est en voie d'achèvement. Elle va abriter d'autres accélérateurs différents et plus performants que ceux que nous venons de réceptionner, ainsi qu'un autre scanner pour assister les thérapeutes dans la localisation précise des tumeurs ».
Questionné sur la formation du personnel qui va manipuler les nouveaux appareils, le Pr. Oubira a répondu qu'il est prévu dans le contrat avec le partenaire américain que ce dernier prendra en charge la formation du personnel médical et des techniciens de maintenance sur les nouveaux équipements et cette formation sera dispensée au niveau local et dans des centres en France. A propos de la situation actuelle dans le centre anti-cancer (CAC) , il a avancé que cette structure continue toujours à faire face à une pression énorme. « Nous avons une liste d'attente de 6000 patients et celle-ci s'allonge chaque jour. Le CAC fait passer péniblement entre 150 et 160 malades par jour à cause de la vétusté des équipements qui fait que chaque séance prend énormément de temps. Mais la prise en charge se fait. Nous consacrons 65 % du budget médicament, qui est de 200 milliards de centimes, à la chimiothérapie. Ceci pour donner une idée du coût du traitement du cancer », a-t-il fait remarquer.