Algérie

cancer de la prostate à Tizi ouzou: 120 nouveaux cas recensés chaque année



Le cancer de la prostate, cette maladie silencieuse prend de l'ampleur dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Entre 1 200 à 1 500 nouveaux cas sont enregistrés annuellement au niveau local, avec un taux de mortalité intolérable.Cette incidence haussière place le cancer de la prostate en 3e position en Algérie. Pour cela, les spécialistes en oncologie ont insisté sur le dépistage précoce chez la population masculine dépassant les 50 ans afin d'éviter les complications de cette pathologie. «La prévention passe par le dépistage. Ce n'est pas une fatalité, mais grâce au dépistage, cette maladie est curable», a affirmé Dr Bechimi Fadi, chirurgien urologue à l'hôpital de Boumerdès, à l'issue des 30es journées d'information médicales sur le cancer de la prostate organisées, avant-hier, par l'association «El-Fadjr» d'aide aux personnes atteintes de cancer au niveau de la salle des fêtes «Le Palais Saïb» à Tizi-Ouzou. Cette manifestation scientifique a vu la présence de 600 spécialistes de la santé venus des quatre coins du pays à leur tête, Pr Zitouni, en présence des autorités locales à leur tête, le wali, Abdelhakim Chater, le P/APW, le DG du CHU Nedir Mohamed et le mouvement associatif. Se référant aux chiffres communiqués par les intervenants, chaque année, 12 000 nouveaux cas sont recensés en Algérie dont 120 cas à Tizi-Ouzou.
A cette occasion, les spécialistes de la santé ont tenu à inviter la population masculine âgée de 50 ans et plus de se dépister avant que se soit trop tard. D'après les intervenants, si la maladie est traitée à un stade primitif, la guérison est assurée à 100%.
«Après le dépistage, on passe à un examen clinique ou ce qu'on appelle la biopsie prostatique afin de donner le diagnostic de la maladie et par la suite on procède à la démarche thérapeutique pour un traitement palliatif», a expliqué Dr Bechimi Fadi de l'hôpital de Boumerdès.
Lors de son intervention, Dr Abdennour Ikène, spécialiste en oncologie médicale au niveau de l'hôpital de Belloua à Tizi-Ouzou a indiqué que le cancer de la prostate est une maladie qui touche la gente masculine. Parmi les facteurs de risque de cette pathologie, il a cité l'aspect génétique, l'âge, l'environnement et l'alimentation. Se référant aux chiffres, il a souligné que sur 100 000 habitants, 13 à 14 personnes sont atteintes de cette maladie dans le monde entier. Ce qui prouve l'incidence est à la hausse, ce qui nécessite la prise en charge thérapeutique des malades atteints de cette pathologie au niveau local.
«Mise en service du CAC de DBK pour le 1er trimestre 2019»
Lors de son allocution d'ouverture de ces journées, le wali de Tizi-Ouzou, Abdelhakim Chater a avoué que la wilaya n'est pas épargnée par cette maladie, puisqu'elle est considérée une des régions les plus touchées. La problématique majeure posée par cette pathologie a suscité une réaction, dira t-il, de la part des autorités publiques, puisque le président de la République a érigé la lutte contre cette pathologie en priorité nationale. Cette volonté politique qui s'est traduite par ma mise en ?uvre d'un plan national «cancer» qui s'intègre au programme du gouvernement pour la période 2015-2019 présidé par le Pr Zitouni. Il ajoutera en substance : «Cette lourde pathologie constitue une conséquence de la double transition épidémiologique et démographique couplée au développement socio-économique qui a entraîné une profonde mutation des modes de vie et des habitudes alimentaires de nos populations.» S'agissant d'un fléau en passe de devenir un problème de santé publique, l'Etat s'est résolument engagé à infléchir sa courbe ascensionnelle, voire à l'endiguer à terme et de poursuivre : «L'appui de sa haute autorité (de l'Etat, ndlr) a permis de créer un grand élan de mobilisation qui a atteint un niveau très appréciable». Il précisera plus loin dans on intervention : «Le plan national cancer, placé sous la haute autorité du professeur Zitouni, dont nous saluons la mobilisation et l'engagement, a bénéficié de ressources énormes pour la réalisation de 15 centres de lutte contre le cancer, répartis à travers le pays.»
Dans le même ordre d'idées, il a tenu à saluer l'association organisatrice de cet évènement qui a pour objectif de sensibiliser la population sur les dangers de cette pathologie et d'actualiser le savoir-faire des médecins-spécialistes du pays. S'agissant de l'état d'avancement du projet tant attendu par la population locale, le Centre anti-cancer (CAC) de Draâ-Ben-Khedda celui qui a fait couler beaucoup d'encre.
Le premier magistrat a tenu à réitérer son engagement que cette structure sera mise en service au terme du 1er trimestre 2019, comme cela été déjà avancé par le directeur de la santé, Pr Ziri. «Cette structure constituera une réponse adaptée à une prise en charge thérapeutique homogène de cette affection et à un traitement de radiothérapie pourvu, de trois accélérateurs linéaires, le CAC de DBK constituera une approche idoine dans l'intégralité de la prise en charge des patients souffrants de cette maladie», a-t-il conclu. Lors d'une récente conférence animée à Tizi Ouzou, le professeur Zitouni avait indiqué que les progrès socio-économiques sont les principales causes de cette hausse du nombre de malades dans notre pays, mais aussi à travers le monde, en citant entre autres le vieillissement de la population, la mauvaise alimentation, le tabagisme et l'excès de sédentarité. «Le cancer est causé par deux éléments importants : l'environnement général, c'est-à-dire les substances toxiques que nous respirons comme le diesel et les comportements nocifs, à leur tête le tabagisme qui cause pratiquement 90% des cancers du poumon, et 30% des autres cancers», avait-il indiqué et d'ajouter : «les pays qui ont de l'expérience dans ce domaine disent qu'il y a deux éléments importants pour diminuer les effets nocifs du tabac, notamment le cancer et d'autres maladies. C'est le prix qu'il faut augmenter de manière substantielle pour les adultes.» Le nombre de malades atteints de cancer dans ses différents types au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou est effarant. Rien que pour le cancer thyroïdien, à titre d'exemple, et lors de la journée qui a été réservée pas plus tard que la semaine dernière, les spécialistes ont révélé que celui-ci évolue de +20% depuis juste ces dernières années.


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