Algérie

Cancer chez la femme: Les chiffres ne disent pas tout



Lancée il y a deux ans, la campagne de dépistage de cancers a touché quelque 34.000 femmes à Oran. Selon un bilan communiqué par la direction de la santé, le dépistage a permis de diagnostiquer 2.192 nouveaux cas de cancer du sein et 1.224 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus.

L'analyse de ces chiffres révèle que 10% des femmes dépistées étaient atteintes du cancer. Mais là encore, les médecins chargés de l'opération souligneront les cas tardifs de dépistage qui rendent les chances de guérison plus faibles. Ces cas dépistés ne relèvent que des structures de santé publique, les données émanant des cliniques privées, des cabinets privés de consultation ne sont pas prises en compte et, donc, le bilan serait bien plus dramatique en matière de santé publique.

La mise en place du programme de prévention a néanmoins permis d'accroître les cas de dépistage, sachant que cette opération cible 275.120 femmes à Oran, âgées entre 25 et 65 ans. L'objectif pour l'année 2011, c'est de dépister 50% de la population ciblée. Considérées comme deuxième cause de mortalité en Algérie, chez la femme, les tumeurs du sein représentent 27% de l'ensemble des tumeurs, toutes localisations confondues, suivies des tumeurs du col utérin avec des pourcentages de 15 et 18% des cancers détectés chez la femme, avec un taux allant jusqu'à 22 cas pour 100.000 habitants et une incidence qui commence à s'élever à un âge précoce, à partir de 30 ans. Selon les spécialistes, le diagnostic précoce et une bonne prise en charge des malades peuvent sauver 25% des personnes atteintes. Cependant, en Algérie, la plupart des malades ne sont diagnostiqués et pris en charge qu'à un stade avancé.

 Le cancer du col est provoqué par un virus qui dans la majorité des cas disparaît sans même avoir été détecté. Pour d'autres, il persiste jusqu'à provoquer des lésions précancéreuses et cancéreuses. Il serait possible d'éviter ces lésions car, à la différence des autres cancers, le cancer du col utérin peut être aisément prévenu par le dépistage et le traitement simple, rapide et bon marché des lésions précancéreuses. Il permet de détecter des anomalies avant qu'elles n'évoluent sous forme de cancer et, donc, de mettre en Å“uvre un traitement efficace dans pratiquement 100% des cas.

Notons que la wilaya d'Oran est la seule à travers le pays à disposer de 10 appareils de mammographie de dernière génération. Ces appareils sont installés au niveau des structures de la maternité des Planteurs, l'hôpital de Aïn El-Turck, la maternité Gasser à Eckmühl, l'hôpital El-Mohgoun, l'unité de protection maternelle et infantile de la rue Toulouse, l'EPSP d'Es-Sénia, l'EPSP Es-Seddikia, la clinique du Point du Jour Nouar Fodhela, le CHUO et enfin à l'EHU 1er Novembre, faisant d'Oran une pionnière en la matière. La wilaya d'Oran sera aussi dotée d'un institut régional de recherche sur le cancer en cours de construction à l'USTO et dont les travaux ont atteint les 25%.




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