Algérie

Canal+ revient demain sur l'assassinat d'Henri Curiel : Flash-back sur le meurtre d'un porteur de valises


Canal+ revient demain sur l'assassinat d'Henri Curiel : Flash-back sur le meurtre d'un porteur de valises
Réalisée par Jean-Charles Deniau, Khaled Melhaa et dirigée par Emilie Raffoul, l'enquête, truffée de témoignages inédits et exclusifs, explore de nouvelles pistes et interroge des acteurs de premier plan (responsables des services secrets français, journalistes, proches du militant'). Paris (France) : De notre bureau Objectif : tenter de démêler l'écheveau d'un crime politique qu'aucun président français, depuis Giscard d'Estaing jusqu'à Nicolas Sarkozy, n'a voulu élucider. Les faits remontent au 4 mai 1978. Il est 14h30. Henri Curiel est assassiné de trois balles à bout portant au sortir de l'ascenseur de son immeuble parisien. Le lendemain, le crime est revendiqué, via l'AFP, par Delta, un réseau d'extrême droite composé de nostalgiques de l'Algérie française. Pourtant, malgré cette revendication, de nombreuses zones d'ombre entourent encore le dossier. Comment cet assassinat a-t-il pu être possible alors même que Curiel était étroitement surveillé par les services français, notamment l'ex-SDECE 'Comment se fait-il que ni la police ni la justice n'aient suivi la moindre piste ni procédé à aucune arrestation ' Pourquoi le Parti socialiste, alors même qu'il réclamait une enquête en ces années 1970, oublie sa promesse une fois au pouvoir ' Des témoignages bouleversants et contradictoires apportent un début de réponse, sans pour autant parvenir à faire éclater la vérité. D'abord celui de l'amie de la victime, Joyce Blau : « Curiel se savait sur écoute et étroitement surveillé par les renseignements généraux français, mais il n'a jamais pensé qu'il était menacé. » Une voisine de palier de Curiel avoue également avoir été approchée par la Direction de la sûreté du territoire français (DST) pour placer des caméras et des micros cachés. Mais elle a refusé.L'information est même confirmée par Jean Baklouti, ancien directeur de la DST : « Effectivement, nous avons essayé de sonoriser l'appartement d'Henri Curiel à partir de celui de sa voisine. Mais cela n'a pas marché. » En 1976, soit deux ans avant son assassinat, l'hebdomadaire Le Point lui consacre un dossier spécial. Il le décrit comme un agent du KGB (anciens services secrets de l'ex-Union soviétique, ndlr) et l'accuse de transporter des armes pour des organisations terroristes. Des charges qui se sont avérées sans fondement. Elle étaient « soufflées » par les services secrets à l'oreille de Georges Suffert, un des journalistes qui a participé à la rédaction de l'enquête. Aujourd'hui, il regrette ses écrits et reconnaît avoir été manipulé : « C'est vrai, je n'ai pas voulu écrire un article gentil. J'ai été manipulé, mais je ne sais pas par qui. J'ai juste accédé à des morceaux de dossiers de la DST et du SDECE, l'actuelle Direction générale de la sécurité du territoire français (DGSE). » Pour sa part, l'ancien responsable de la DST, Jean Balkouti, reconnaît qu'il n'a jamais été établi que Curiel était un agent du KGB.Pourquoi a-t-on assassiné Henri Curiel ' Pour Abdellah Zekri, un ancien membre de l'Amicale des Algériens en France, c'est parce qu'il était l'allié des Algériens et l'ennemi de l'armée française : « Curiel était le diable. Celui qui a contribué à la défaite politique de la France en Algérie. Il a poignardé l'armée coloniale dans le dos. » Pour Gilles Perrault, Curiel était un homme à part : « Il incarnait tout ce que les militaires français et membres de l'OAS ont haï pendant la guerre d'Algérie. » Juif égyptien, Henri Curiel était un militant actif en faveur des droits de l'homme et de l'autodétermination des peuples opprimés : il a soutenu le mouvement sud-africain ANC ; il a également lutté pour la chute des dictatures en Amérique du Sud. Mais son vrai combat, c'est le Proche-Orient. Il a mis toute son énergie pour rapprocher Israéliens et Palestiniens. Quelques semaines avant son assassinat, il voulait retourner en Algérie. Sans doute pour se mettre à l'abri. Et même si la police française a soupçonné l'ex-SDECE d'être derrière la mort de Curiel, son avocat Benoît Domenach reconnaît que le juge d'instruction est constamment freiné dans sa démarche. C'est sans doute un signe que les assassins de Curiel sont au c'ur du pouvoir français ou coulent des jours meilleurs sur la Croisette.
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