Algérie

Canal+ cesse d'émettre pour le Maghreb sur Arabsat



Le Bouquet Canal+ Maghreb a cessé, depuis hier, la diffusion de ses 26 chaines sur le satellite Arabsat Badr4. Le bouquet satellite signant ainsi son départ irréversible annoncé depuis le mois de mars de l'année dernière. «La diffusion du bouquet Canal + par satellite prend fin le 31 janvier 2012. Nous vous remercions de vous avoir compté parmi nos abonnés», lit-on sur le site internet du bouquet Canal+ par satellite pour la région Maghreb (www.bouquet-canalplus.com).

Ce départ fait suite à la décision prise par la Direction générale du groupe Vivendi, maison mère de Canal+, d'arrêter la commercialisation des abonnements en Algérie et au Maroc à partir du premier janvier 2011. «Nous avons décidé de surseoir à nos investissements commerciaux aussi longtemps que le contrôle du piratage ne portera pas ses fruits», avait déclaré le PDG de Canal+, Bertrand Méheut, lors de la présentation des résultats annuels de Vivendi à Paris le 1er mars 2011.

La porosité du système de contrôle d'accès Viaccess en cause

Lors du lancement du bouquet en 2009, les dirigeants de la chaîne cryptée étaient pourtant enthousiastes à l'idée de cibler 13 millions de foyers surtout que la conjoncture s'y prêtait bien avec l'arrêt de diffusion des chaînes TPS. Leur offre «équilibrée» pour le Maghreb avait tout pour plaire avec une gamme variée de chaînes.

Le «meilleur du cinéma» avec Canal+, Canal+ Cinéma, Ciné Cinéma Frisson, Ciné Cinéma Star, l'information (iTélé et LCI), les chaînes du groupe France Télévision (France 2, France 3, et France 5), les documentaires (Planète, Planète Thalassa, Ushuaïa TV et Histoire), les programmes pour enfants (Piwi, Télétoon…), Cuisine TV, et le sport avec OL TV, OM TV, Girondins TV et Infosport, et autres chaînes de divertissement (Game One, MTV, NRJ Hits…).

A raison de 2000 DA par mois, l'abonnement semblait commercialisable. Il l'a d'ailleurs été pendant quelques mois, jusqu'à l'apparition de nouvelles formes de piratage plus tenaces, au point que le Groupe a décidé, dans un premier temps, d'annuler la vente des cartes du bouquet Maghreb en Tunisie qui figurait, pourtant, dans le plan commercial initial. Le piratage, très répandu dans cette région, est venu rappeler à Canal+ que même le système de cryptage sécurisé de dernière génération de type Viacess (PC 4.0) ne résiste pas. Des cartes pirates «Omnia», cédées à moins de 2000 DA, avaient pris d'assaut le marché aux cartes authentiques vendues à 12.000 DA/6 mois. Alors même qu'elles ne proposent pas de garantie de fonctionnement pendant une longue durée. «Actuellement, le système de contrôle d'accès Viaccess sur certains satellites est détraqué et, tant qu'on n'aura pas résolu cette situation, on gardera un profil très limité sur ces pays», avait reconnu le PDG de Canal+.

Le sharing : le partage maudit

Après «Omnia» et autres «Dragon», vient la génération du «sharing» (partage, en anglais) des cartes d'abonnement sur Internet. Cela ne concerne pas uniquement Canal+, mais d'autres chaînes cryptées, comme Al Jazeera Sport et le bouquet Art. Le sharing offre la possibilité de recevoir une dizaine de bouquets contre une cotisation mensuelle ne dépassant généralement pas les 20 euros. Il suffit de disposer d'un récepteur de type Adoos Gbox, Dreambox, Géant et autres, et d'une connexion ADSL, voire même d'une clé Internet. Les codes d'une ou plusieurs cartes officielles sont partagées pour plusieurs utilisateurs à travers un serveur.

Il reste que le bouquet Canal+ sera toujours suivi au Maghreb. Les «abonnés» au sharing ont migré depuis longtemps vers le satellite Astra, pour capter la totalité du bouquet Canalsatellite diffusé en France, en attendant de nouvelles formes de cryptage «impénétrables».




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