Algérie

Canada Historiquement, les Algériens boudent les élections



Pourquoi un seul député pour un si vasteterritoire réparti sur trois continents ? La communauté algérienne à l'étrangera-t-elle besoin d'un député ? Autant de questions qui animent les conversationsà Montréal en cette période électorale. En majorité, lesAlgériens boudent les élections législatives, à tel point que certainssouhaitent éliminer le poste du député de la Zone 6 - Amériques/Asie-Océanie.Le nombre d'électeurs ne reflète pas le nombre réel d'Algériens résidant auCanada. Et à la lumière des données, tous les chiffres appellent à une profonderéflexion. Sur les 50.000 Algériens du Canada, seulement 11.353 sont inscritssur les listes électorales à Ottawa et Montréal, soit 22,70% de la communauté.Mais vu les expériences précédentes, seulement moins de 6% (3.000) devraientaccomplir dans une semaine leur devoir électoral. La plupart des électeurs setrouvent dans l'entourage des candidats et le reste est composé de nostalgiqueset de militants des partis politiques. Avec le refus des autorités canadiennesd'autoriser cette année les bureaux de vote ambulants, le taux de participationrisque de chuter. Un sondage en cours lancé depuis le début dela campagne électorale par Salamontreal, le site de la radio du centre culturelalgérien de Montréal (CCA), va dans le même sens des chiffres et résultatsavancés. Plus de 59% des sondés ont voté non et seulement 39% ont dit oui à laquestion: «Pensez-vous qu'un député pour représenter les Algériens à l'étrangerest utile ?». Conscients de cette réalité préoccupante, quatre des cinqcandidats, invités à l'émission «Montréal Labbas» samedi dernier, ont àl'unanimité appelé, à la fin du débat, les Algériens à aller voter. LhacèneZiani du Rassemblement pour la culture et la démocratie a considéré pour sapart que «la première victoire sera celle de la participation». Du même avis,le candidat du RND, Mohamed Chérif Lamine Foura, «appelle la communauté à semobiliser pour voter massivement». Rachid Boudjaarane, du MSP, insiste sur lanécessité du vote: «Je demande à mes compatriotes d'aller voter, parce quec'est un droit, et de ne pas écouter ceux qui vous découragent». Enfin, KheirEddine Hamoud, le suppléant du candidat FLN, Saïd Chohra, «souhaite un votemassif pour le FLN». Les résultats des précédentes élections nesont pas encourageants. 38,70% des Algériens enregistrés au consulat générald'Algérie étaient inscrits sur les listes électorales en 2004, mais seulement10,47% ont accompli leur devoir électoral. Sur les 6.199 électeurs, seulement1.676 ont voté, soit un taux de participation de 27,03% considéré à l'époquecomme un élément de satisfaction. En 2005 à l'occasion du référendum sur laréconciliation nationale, le nombre des inscrits s'est enrichi de 1.936électeurs, passant de 6.199 à 8.135, avant de freiner entre 2005 et 2007. Endeux ans, seulement 1.206 Algériens se sont ajoutés aux listes électorales etde 2004 à 2007 le nombre des inscrits est passé de 6.199 à 9.341, soit un plusde 3.142 électeurs à Montréal.  Quant à la campagne électorale, elle aréellement démarré à l'occasion du premier débat organisé à la radiocentre-ville de Montréal où quatre candidats ont, samedi 28 avril, confrontéleurs idées durant une heure et demie en présence des médias communautaires.Pour cette première émission consacrée aux programmes des candidats, lesauditeurs n'ont pas été invités à participer au débat et cela dans le but,affirme son animateur, Aïssa Lamri, «d'offrir plus de temps de parole auxcandidats».  L'absence d'au moins deux candidats n'a pasempêché la tenue du 1er débat. Mais si le candidat du Rassemblement pour laculture et la démocratie (RCD), Lhacène Ziani, s'est excusé pour maladie, lecandidat indépendant Mohamed Gahche des Etats-Unis et qui pourtant se trouvaità Montréal le samedi 28 avril a refusé de participer à l'émission. Selonl'organisateur du débat, «il m'a dit au téléphone, non, je suis occupé».Mohamed Gahche est directeur aux services de la clientèle dans l'hôtellerie àReston, Virginie. Il est le seul candidat indépendant de la circonscriptionAmériques et Asie-Océanie. Durant son séjour à Montréal, il s'est contenté demener sa campagne dans les lieux publics fréquentés par les Algériens et de sepayer la Une de la revue mensuelle Alfa (mai 2007) avant de poursuivre sontravail ailleurs.  Pour terminer, il est important de mentionnerque si la communauté algérienne n'avait pas de député, tout le monde sousl'impulsion du mouvement associatif réclamerait avec force un représentant del'Amérique du Nord à l'Assemblée nationale d'Alger, comme ça a été le cas pourdemander une ligne aérienne entre Montréal et Alger ou la réception de latélévision algérienne en Amérique du Nord. Et maintenant que nous avons undéputé, la majorité souhaite l'éliminer.


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